Missirah est un village, situé dans la commune de Toubacouta du département de Foundiougne, dans la région de Fatick. Il est fondé au milieu du 19ème siècle par un grand érudit de l’islam, le vénéré Fodé Senghor dit Senghor Ba. Un village qui est confronté à plusieurs difficultés. Raison pour laquelle les ressortissants, vivant à Dakar ont fait une sortie pour se faire entendre. Les habitants de ce village se regroupent autour d’une structure dénommée : Association pour le Développement de Missirah (ADMN).
Selon Cheikh Talibouya Diop porte parole du jour et qui est le Secrétaire Général de l’ADMN, « Missirah manque de tout. Malgré cette situation, le village est également caractérisé par l’immensité de ses ressources : économique, cultuelle, culturelle, forestière et touristique. Cependant ce qui est difficilement acceptable par les fils de Missirah, partout, où ils se trouvent dans le monde ; est, ce malheureux statut d’orphelinat dans lequel, leur localité, tant respectée, lui est affecté par les différents pouvoirs publiques qui ont succédé à la tête du Sénégal depuis l’indépendance.
En effet, sachant que, depuis 2012, la politique économique et sociale du président Macky Sall (PSE), offre à toutes les localités et à toutes les communautés du Sénégal, l’occasion de faire ou de subir l’histoire, mais également, elle donne l’opportunité à chaque citoyen, les moyens de se battre, si cela est nécessaire, pour la prise en charge réelle du développement de son territoire ou de sa communauté ; juste pour ainsi affirmer que nous sommes à l’ère de l’expression du patriotisme de terroir. Constatant, aussi que l’équité sociale et la continuité territoriale constituent les marqueurs visibles de cette politique publique ; alors il est donc difficilement acceptable, pour un terroir comme le Niombato, ce territoire béni se voit autant minorer par l’absence de ces dignes fils ‘dans la politique de promotion de l’état dû Sénégal, que dans là définition des priorités d’investissement concernant les infrastructures dans ce Sénégal émergent. Missirah réclame depuis l’indépendance, le bitumage d’au moins un des deux tronçons qui le lient à la route nationale Trans gambienne Kaolack-Karang », explique Monsieur Diop devant ses camarades avant de continuer.
Pour lui, « rien que, le bitumage des 14km de Missirah Toubacouta consacre la continuité territoriale tant souhaitée par Son Excellence Monsieur le Président de la République ; entre les îles de Bettenty, Bossinkang, Sipo, Dyinack Bara, Djinack Bara et quelques villages de la partie continentale de ce vaste périmètre géographique du Niombato, qui sont : Missirah, Nema, Dassilami sérère, Sourou, Bani et Toubacouta. Et encore pire, les habitants de la localité assistent paradoxalement, à un acte récurrent, qui frise même du mépris et de l’injustice à l’endroit des populations de ces villages susmentionnés. Comment pouvons-nous admettre que l’essentiel de la latérite qui sert d’intrant dans le bitumage de beaucoup de routes des deux régions, Fatick et Kaolack, voire même ailleurs entre Missirah et son voisin Néma sans même imaginer le bitumage du tronçon (Missirab Toubacouta) par lequel cette mine est acheminée à d’autres horizons ? Vers les années 90, l’État du Sénégal a octroyé des tonnes et des tonnes de coquillages, appartenant à Missirah, à l’État gambien et que ce dernier s’en était servi pour le bitumage de l’essentiel de ses routes. C’est un constat amer, qui frustre et qui est difficilement acceptable.
Depuis presque quarante ans, les populations de la cité participent à toutes les conquêtes démocratiques dans ce pays mais, malheureusement elles sont ignorées, voire même écartées à l’heure de l’allocation du bénéfice issu des efforts fourbus. Et pourtant, l’impératif du bitumage du tronçon Missirah Toubacouta est constaté par toute la république du Sénégal, lors de l’accident tragique du chavirement de la pirogue des femmes de Bettenty le 25 avril 2017 et la chute de l’avion à Missirah le 15 mars 2018. Voilà des moments douloureux, à l’intervalle d’un an, qui ont causé un traumatisme indélébile dans la conscience collective des habitants de Missirah. Les difficultés d’accès aux lieux des sinistrés de Bettenty et d’évacuation des victimes de l’accident de l’avion de Missirab, ont été les principales équations auxquelles les habitants de ces deux villages étaient confrontés. En dehors de cet aspect d’absence d’infrastructures pour désenclaver Missirah et environs, il est très rare de trouver un fils de ce village, associé à la gestion du Sénégal dans les hautes sphères de l’état, alors que la localité recèle de véritables identités remarquables dans tous les secteurs », déclare monsieur Diop. Il y ajoute que :
« les vaillantes femmes et les courageux jeunes sont complètement exclus des programmes d’autonomisation du gouvernement. La grande Mosquée de Missirah est en construction ; pour celle-ci quarante millions de Francs CFA (40.006.006FCFA) sont déjà mobilisés par les fils du village pour la première phase de son édification : des demandes d’aide ont été adressées à des structures étatiques, qui traditionnellement interviennent par assistance ; mais là aussi le constat est le même : sans réponse. C’est là que les habitants de Missirah demandent solennellement à la Première Dame, cette dame de cœur dont l’intervention dans le social est à dimension infinie, à aider Missirah à finaliser la construction de sa grande mosquée, dont les grosses sont déjà réalisées par les fils du village. Les fils de Missirah sont toujours à l’avant-garde du combat pour l’édification d’un Sénégal juste et prospère.
Fort heureusement, l’espoir est toujours permis; car nous osons espérer qu’avec Son Excellence Monsieur le Président Macky Sall, avec qui nous avons longuement cheminé et pour qui, il faut le reconnaître, est très sensible aux injustices subies par les populations ; que cette fois ci, Missirah sera écouté, entendu et compris, pour qu’enfin, le bitumage de la route Missirah Toubacouta soit diligenté. C’est un impératif, une demande sociale ; satisfaire celle-ci, permettra de restaurer à Missirah, l’équité et la justice sociale tant promues par la gouvernance de Son Excellence Monsieur le Président de la république, mais également ; destiner ces valeurs fondamentales aux différents villages issus de Missirah, qui sont : la commune de Karang, Samé, Sarodia, (ces deux derniers villages encadrent le champ du Président de la République), Dassilami, Boutoulmith, Bandiangara, Aïdara, Taïba, Mahmouda, Dayamou,Sirman, Missiranding (Gambie) ». En attendant la réaction des autorités, les habitants de ce village ont de l’espoir que ce cri de cœur de tous ces dignes citoyens natifs de Missirah, trouvera enfin une oreille attentive surtout en cette année 2023, consacré définitivement à la satisfaction de la doléance récurrente des ressortissants de la cité.
Modou Touré