A la Cop 27, qui se déroule à Sharm el Sheikh en Egypte, Macky Sall a appelé les Etats à respecter les engagements «dont celui convenu de 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement» dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.
Porte-parole du continent à la Cop 27, en sa qualité de président en exercice de l’Ua, Macky Sall a appelé au respect des engagements pris. Selon M. Sall, Sharm-el-Sheikh «offre, à tous, pays développés et en développement, l’occasion de faire ou de subir l’histoire». Faire l’histoire, pour le chef de l’Etat, c’est tenir «nos engagements, tous nos engagements dont celui convenu de 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement, et qui peine à être réalisés».
Subir l’histoire, fait-il remarquer, «en ignorant le principe de responsabilité commune mais différenciée, qui veut que ceux qui polluent le plus payent le plus, pour aider à sortir la planète de son état d’urgence climatique».
Parlant de la position de l’Afrique, il souligne qu’elle «est venue au rendez-vous de Sharm el Sheikh dans un esprit de participation responsable au sauvetage de la planète ; résolue à faire l’histoire et non à la subir». Poursuivant son plaidoyer, Macky Sall souligne : «Nous sommes disposés à travailler avec tous les partenaires pour que la Cop de Sharm el Sheikh ne soit pas un constat de plus sur le péril climatique, mais une action de plus en faveur du climat, dans l’intérêt des générations actuelle et futures.» Pour lui, «le temps ne doit plus être aux promesses, mais à l’action pour sauver la planète, notre habitat commun».
Par ailleurs, le président en exercice de l’Ua a tenu à rappeler que «même si elle ne contribue que pour moins de 4% des émissions de gaz à effets de serre, l’Afrique souscrit à l’objectif ultime de neutralité carbone». Et de préciser : «Mais dans le cadre d’une transition énergétique concertée, juste et équitable, en lieu et place de décisions unilatérales qui portent préjudice à notre processus de développement, y compris l’accès universel à l’électricité dont 600 millions d’Africains restent encore privés.»
En écho, le chef de l’Etat a rappelé qu’avec «la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite également un quart de ce qui reste encore des forêts tropicales, offrant à la planète, un de ses rares poumons verts, refuge de biodiversité qui contribue à la séquestration du carbone». Macky Sall, qui plaide pour plus d’efforts, a fait part de sa volonté d’aller «de l’avant dans l’adaptation au changement climatique».
Et de déclarer : «Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financés souvent par recours à la dette alors même que la mise en œuvre de l’adaptation doit se faire par des dons conformément aux engagements convenus.» Macky Sall a également dans son discours évoqué les projets en cours. «En collaboration avec le Centre mondial pour l’adaptation et les pays et institutions partenaires, nous avons lancé en septembre dernier, un appel à l’action pour la mise en œuvre du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique», a-t-il dit. Et de déplorer : «Selon le Centre mondial, le financement cumulé de l’adaptation prévu avant 2030, représentera, hélas, moins du quart des besoins estimés par les pays africains dans leurs Contributions déterminées au niveau national.»