En Chine, la médecine traditionnelle est pratiquée dans des structures sanitaires modernes. Très prisée par la population, elle s’est adaptée et offre des soins dans tous les domaines.
BEIJING – Le matin à l’hôpital, ce sont les bruits de bottes et de brancards. Guanganmen Hospital, situé dans le district Xicheng de Beijing, n’échappe pas à ces scènes de vie habituelles et usuelles des établissements de santé. Guanganmen Hospital a une particularité. Il pratique de la médecine traditionnelle. L’affluence matinale, devant la porte ainsi que devant les guichets et autres bornes numériques pour les tickets, renseigne de l’importance donnée par les Pékinois à la fréquentation de cet hôpital d’un autre genre. En Chine, la médecine traditionnelle a une place importante dans l’offre de soins. Elle s’est formalisée. Au-delà de l’affluence, Guanganmen Hospital abrite plusieurs bâtiments dont le principal fait une quinzaine d’étage, avec un service dédié pour chacun. Les visiteurs africains et asiatiques participant au programme du Cipcc (Chin international Press communication center) ont ainsi l’occasion d’en visiter plusieurs.
Au 12ème étage, plusieurs salles de consultations et de soins sont alignées. Ici, c’est l’espace dédié au massage traditionnel et à l’acupuncture, cette spécialité chinoise pour traiter les douleurs. Les salles sont prises d’assaut par les stagiaires africains et asiatiques du Cipcc. Chacun veut profiter du savoir-faire tant vanté de la médecine chinoise. La consultation commence d’abord par un diagnostic par une infirmière qui palpe d’abord l’oreille du patient avant de livrer ses résultats. Après, elle propose d’apposer via un objet pointu des pansements sur l’oreille d’un journaliste qui se plaint d’insomnie récurrente. Dans une autre salle, ce sont des soins du visage qui y sont prodigués.
Pour le massage traditionnel, l’infirmier commence d’abord par les épaules avant d’étirer les bras du patient assis sur un tabouret. A Guanganmen Hospital, ces scènes se répètent tous les jours pour les patients qui y viennent régulièrement.
Fondé en 1955, l’hôpital Guang’anmen est un établissement tertiaire de classe A (le plus haut niveau) de médecine traditionnelle chinoise (Mtc). Il abrite également l’Institut du cancer de l’Académie chinoise des sciences médicales chinoises et est directement rattaché à la direction de l’administration nationale de la Mtc (Natcm). Ce qui fait qu’il a une grande réputation dans la capitale chinoise. C’est de qui explique l’affluence matinale pour cette structure sanitaire qui fournit des soins médicaux et préventifs aux patients et une formation aux professionnels de la santé.
« Clients internationaux »
« Guanganmen Hospital est un centre médical national pour le cancer, le diabète et les maladies ano-rectales. Il a été désigné pour les Jeux olympiques et paralympiques d’été et d’hiver de Pékin », détaille le document de présentation. Comme le souligne une des responsables de l’Hôpital, beaucoup de clients internationaux, en provenance de plusieurs pays comme les États-Unis, la France ou le Japon y viennent pour bénéficier des offres de soins. A l’intérieur de l’hôpital, les bâtiments se suivent et abritent plusieurs services. Dans le document de présentation, il est écrit que l’hôpital dispose de 2 campus avec plus de 1.050 lits et 3,5 millions de visites ambulatoires par an. Il s’est développé avec 30 départements cliniques, 7 départements de technologie médicale, 6 spécialités cliniques clés nationales (oncologie, cardiovasculaire, rhumatologie, dermatologie, endocrinologie, soins infirmiers et plusieurs spécialités clés de la médecine traditionnelles chinoises », poursuit le document.
La médecine traditionnelle chinoise, c’est aussi une pharmacopée qui est en train de se moderniser et symbolisée par de grandes entreprises comme Tongrentang qui a plus d’une cinquantaine d’années d’existence.
Situé dans un autre quartier périphérique de Beijing, la base de production de Tongrentang n’a rien à envier aux grandes entreprises. Plusieurs grands nouveaux bâtiments composent ce quartier général. Si de l’extérieur, c’est de la modernité, à l’intérieur l’environnement est tout autre. Sur plusieurs niveaux sont disposés des produits traditionnels comme du thé, de la poudre ou encore des ateliers de cuisine qui servent à fabriquer les médicaments traditionnels commercialisés par cette entreprise. Tongrentang, un des leaders de l’industrie biomédicale traditionnelle en Chine commercialise plus de 2.800 produits de groupes industriels de médecine chinoise modernes et internationaux.
A la fin de la visite, une journaliste congolaise ne s’est pas empêchée de faire état de son étonnement. « La médecine traditionnelle chinoise est différente de celle africaine. Elle utilise à fond la modernité. Le côté traditionnel ne se voit que sur la façon de soigner, mais le matériel, les bâtiments, tout est moderne », raille-t-elle…