- Doublement cousin et « Cheikh » de Serigne Touba, il était un savant sublime, mieux, un « Mouftilbalad »*
- Il dirigea la prière mortuaire du Fondateur du Mouridisme et celles de bon nombre de ses « Cheikhs »(Mame Cheikh Anta Mbacké, Serigne Ndame Abdou Rahmane Lô, Cheikh Ibrahima Sarr Ndiagne, Mame Mor Diarra Mbacké, Cheikh Djéry Wadane Sougou.
*Il maîtrisait 25 matières dont la philosophie, la grammaire, la poésie et l’astronomie et était cité en référence par Cheikh Anta Diop dans « Nations nègres et Culture « .
*Sa descendance assure l’imamat à la Grande Mosquée de Touba.
Serigne Muhammad Ibn Muhammad Al Boussobyi, plus connu le nom de Serigne Mbacké Bousso est né en 1864 à Mboussobé Djolof. Il est le fils de Serigne Muhammad Bousso dit Serigne Mboussobé Bousso, frère de même père et de même mère de Sokhna Mame Diarra Bousso, Sainte mère de Serigne Touba Khadimou Rassoul, Fondateur du Mouridisme. Sa mère s’appelle Sohkna Fatoumatou Balla Al Koubra Mbacké (Mou Mag, la plus âgée), fille de Mame Balla Aïcha Mbacké ( lui-même père de Mamor Anta Sally Mbacké,père de Serigne Touba. Alors, Serigne Mbacké Bousso est doublement cousin à Borom Touba (du côté de son père que de celui de sa mère).
Ses humanités auprès de son père, à l’ombre de Serigne Touba et autres
Serigne Mbacké Bousso a commencé l’ apprentissage du Saint Coran auprès de son auguste père, Serigne Mboussobé Bousso,oncle maternel de Cheikh Ahmadou Bamba. Après un temps, il attérit chez son cousin (Serigne Touba). Là, il apprit le « Nahwou ». Ensuite, il migra vers le grand maître Samba Toucouleur Kâ avant d’être reçu au « Daara » de son autre cousin, Mame Mor Diarra Mbacké (frère aîné de Borom Touba). Très studieux, le jeune Serigne Mbacké Bousso fit le tour du pays pour acquérir le savoir. Il se rendit à Nguédj Fall (Louga) où rencontra Seydi El Hadji Malick Sy. Il a été aussi dans sa quête du savoir à Dagabony, dans le Saloum.
Serigne Mbacké Bousso, un homme d’une vaste culture
Selon son petit-fils Serigne Cheikhouna Bousso qui rapporte les propos d’un des fils du Saint homme, il (Serigne Mbacké Bousso) maîtrisait parfaitement 25 matières dont la grammaire, la poésie, l’astronomie. Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké Ibn Serigne Touba Khadimou Rassoul l’a beaucoup cité dans son œuvre » Minal Bakhil Khadim ( la biographie du Cheikh Ahmadou Bamba). Il le qualifia de « Mouftil Balad » (
grand savant, abreuvoir). Serigne Mouhamadou Lamine Lo Dagana a reconnu son statut de grand savant. Grand astronome, Serigne Mbacké Bousso a été cité par le pharaon noir, Cheikh Anta Diop, in « Nations Nègres et Culture ». Serigne Touba lui avait choisi pour déterminer la direction de la Grande Mosquée de Touba lors de sa construction ( Kibla). Sa maîtrise de l’astronomie ne faisait plus de doute. D’ailleurs, la NASA était à Touba, récemment, pour s’inspirer de son oeuvre dans ce domaine.
Il dirigea en 1927 la prière mortuaire du Cheikh Ahmadou Bamba
Sa proximité avec Dieu a été reconnue et confirmée par Serigne Touba. Il demanda à ce que la prière mortuaire de sa dépouille soit dirigée par son cousin de valeur. Ce qui fut fait en 1927. Il en était de même que pour les grands « Cheikhs » du Mouridisme comme Mame Cheikh Anta Mbacké Borom Darou Salam Ak Gawane, Serigne Ndame Abdourahmane Lô, Serigne Ibrahima Sarr Ndiagne, Mame Mor Diarra Mbacké, Cheikh Djéry Wadane Sougou, etc. Il était un confident du Cheikh qui l’a très tôt responsabilisé. Lorsque le Cheikh quitta Touba pour Mbacké Barry (Djolof), il demanda à Serigne Mbacké Bousso de bien veiller sur les « Cheikhs ». Il recevait alors les « adyas » selon ses recommandations.
Il effectua le pèlerinage à la Mecque en 1928 accompagné de Serigne Fallou et d’une forte délégation
Homme de Dieu d’une grande étendue de savoir et de connaissance, Serigne Mbacké Bousso fut également un amoureux de son homonyme, le Prophète Muhammad (S.AW). Il faisait partie de la délégation qui s’était rendue aux Lieux Saints de l’Islam avec son neveu Serigne Fallou Mbacké (2ème Khalife Général des Mourides), son fils Serigne Moulaye Bousso, Mame Cheikh Anta Mbacké, Serigne Tacko Mbacké (fils de Mame Cheikh Anta), El Hadji Modou Ndiaye Diop, Serigne Ibrahima Dia . Il avait de très bonnes relations avec toute la famille de Borom Touba, de ses « Cheikhs » et des religieux de son époque. Il adressait une correspondance à Galandou Diouf nommé député de la Colonie en France devenue un véritable bréviaire pour les politiciens.
Villages fondés, sa disparition en 1946 et ses Khalifes
Celui dont la descendance assure l’imamat de la Grande Mosquée de Touba créé plusieurs villages pour s’adonner à l’agriculture et l’enseignement du Saint Coran: Al Hazar
(1902-1917), le village de Guédé Bousso happé, aujourd’hui, par la surbanisation de Touba (il est devenu un quartier de la Ville Sainte ). Serigne Mbacké Bousso rejoignit son seigneur en 1946 dans son village de Guédé et y fut enterré. Aujourd’hui, c’est sa famille qui dirige la prière quotidienne à la Grande Mosquée de Touba.
Ses Khalifes : Serigne Modou Bousso (1946-1970)
Serigne Moulaye Bousso (1970-1983), Serigne Bakher Bousso (1983- 1993), Serigne Ndiagna Bousso (1993-1996), Serigne Mactar Bousso (1996-2010). Serigne Ibrahima Bousso a inauguré l’ère des petit-fils ( 2010-2013) suivi de Serigne Thierno Bousso ( 2013-2017). L’actuel Khalife de Serigne Mbacké Bousso est Serigne Omar Bousso ( 2017-). Yala nafi Yag lool té wër. Amin.
Ibrahima NGOM Damel