Au Sénégal tous les signaux sont au rouge ! Au fur et à mesure que l’on s’approche des élections législatives du 31 juillet 2022, le risque d’affrontement réel entre l’opposition et le pouvoir s’agrandit. Les menaces de part et d’autre, commencent à prendre des proportions très inquiétantes. Le président Macky Sall et son jeune adversaire, Ousmane Sonko, sont les acteurs de ce film qui n’augure rien de bon pour le Sénégal. Désormais, ils sont en train de jouer à un jeu plus dangereux et s’ils n’y prêtent pas attention, ils feront sombrer ce pays dans un spirale de violence sans fin.
De Senghor à Wade, le Sénégal n’a jamais connu une concurrence aussi féroce que celle qui se passe actuellement entre le leader du parti des patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) et l’actuel locataire du Palais. Voilà deux personnes que tout oppose. Leur rivalité coûte déjà cher aux sénégalais qui peinent à joindre les deux bouts. Au mois de mars 2021, quatorze jeunes ont perdu la vie en répondant à l’appel de Ousmane Sonko. Des morts, les sénégalais n’en veulent plus.
Hélas, ces deux adversaire, Macky et Sonko, semblent ne pas avoir pris conscience des risques qu’ils font courir aux sénégalais. Ils se lancent dans un nouveau jeu qui risque de mener le pays dans le chaos. Il s’agit de la politique de l’ethnicisation. Jamais, les hommes politiques qui ont précédé la nouvelle génération ne se sont aventurés dans ce terrain risqué. Mais Ousmane Sonko et Macky Sall viennent de franchir la ligne rouge. Le cas Aliou Dembourou Sow, du nom de ce membre de l’APR qui avait demandé aux Peulhs de prendre leurs machettes pour défendre le troisième mandat, est toujours gravé dans les mémoires…
Avant lui, on se rappelle d’une autre militante de la mouvance présidentielle qui avait insulté tous les wolofs. A quelques mois des législatives, un nouveau phénomène commence à faire son entrée. Il s’agit de la banalisation du mot « rebelle ». Ce mot utilisé à outrance par ces deux leaders politiques et leurs sbires risque d’attiser le feu. Les habitants de la zone sud se sentent discriminés à travers ce mot. Pour certains écervelés de la société, tous les habitants de la Casamance font partie du maquis. Une discrimination qui n’est pas sans conséquence.
Désormais, le patron de Benno, Macky Sall et celui de Pastef, Ousmane Sonko, ont réussi à diviser le pays en deux. Le Nord-Est, soi-disant, le titre foncier de Macky Sall et le Sud est la base arrière de Ousmane Sonko. Un précédent dangereux pour le Sénégal. Car un Etat souverain ne peut être divisé en deux parties. D’ailleurs, le Sénégal ne se limite pas uniquement à ces deux parties. Il serait impensable d’embarquer les habitants de ces contrées dans une guéguerre qui risque de les faire sortir de leur quiétude habituelle. L’ethnicisation n’a pas sa place en politique et le génocide Rwandais le prouve à suffisance.
Les discours incendiaires et le sentiment d’indifférence de ces deux leaders doivent être bannis du landerneau politique. La menace terroriste plane sur la tête du Sénégal. Les jihadistes occupent déjà des pays frontaliers au nôtre. Même si elle est maîtrisée, la rébellion en Casamance n’est pas complètement éradiquée, alors Macky Sall et Ousmane Sonko doivent à tout prix éviter de nous mener tout droit vers le mur. La meilleure manière d’y arriver, c’est de tirer sur la corde ethnique. Un Etat islamique ou militaire est la dernière chose dont le Sénégal a besoin.
Ousmane Sonko et Macky Sall sont mis devant leurs responsabilités. Le Sénégal a toujours été un havre de paix et un modèle de démocratie. Alors ces éternels adversaires doivent éviter de transformer le pays de leurs aïeuls en une zone permanente de guerre. Ils ont l’obligation de laisser à la génération future, un pays stable avec une nation souveraine où les mots rebelles, terroristes ou talibans n’auront pas leur place.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru