La région de Kédougou (sud-est) et le département de Mbour (ouest) sont devenus des plaques tournantes du trafic des migrants et de la traite des personnes, a révélé, lundi à Saly-Portudal (ouest), le magistrat François Diouf, substitut du procureur du Tribunal de grande instance de Mbour. «Mbour est une plaque tournante du trafic de migrants. Nous savons que Mbour et Kédougou sont, aujourd’hui, des zones de départ, de transit ou de destination en ce qui concerne aussi bien le trafic des migrants que la traite des personnes», a déclaré M. Diouf. Il intervenait à un atelier de trois jours (23-25 mai) sur «la prise en charge du trafic des migrants et des infractions assimilées», dans le département de Mbour.
«La brigade de gendarmerie de Joal-Fadiouth et la brigade de recherche de Mbour ont procédé à une multitude de défèrements au Parquet liés à des faits de trafic des migrants. C’est le cas également du Commissariat central de police de Mbour», a ajouté François Diouf.
De nombreux faits relevant de ces deux formes de trafic ont été signalés dans le département de Mbour par la Cellule nationale de la lutte contre la traite des personnes, selon le magistrat. «En 2021, on n’a presque pas noté d’arrivées de pirogues de migrants dans les îles Canaries en provenance des côtes sénégalaises», a signalé Mame Seydou Ndour, le directeur de la Police de l’air et des frontières.
Mais l’accalmie n’a pas duré longtemps, car «il y a quelques jours, on a noté des arrivées, sur les côtes espagnoles, de pirogues venues des côtes sénégalaises. Cela montre que le problème est toujours là (…) Il n’est pas question pour nous de dormir sur nos lauriers. Il faut qu’on se réveille dès maintenant et que les gens prennent les mesures répressives et sociales qui s’imposent», a ajouté M. Ndour.
En 2020, a-t-il indiqué, «plus de 3000» migrants clandestins venus du Sénégal sont arrivés en Espagne, contre 274 en 2021 et 57 depuis le début de cette année, a indiqué Mame Seydou Ndour.
«Cet atelier est une occasion pour les officiers de police judiciaire de rencontrer les magistrats-enquêteurs et ceux qui prennent les décisions», dans le but de «rendre plus efficace la lutte» contre le trafic des migrants et la traite des personnes, a-t-il souligné