Pour la première fois au Sénégal, un simple citoyen fait peur à toutes les institutions…Même aux magistrats les plus craints, Ousmane Sonko leur tient tête et leur impose ses lois. Accusé de viol par une masseuse depuis plus d’une année, l’opposant radical a tellement tourné les évènements en sa faveur qu’il est passé de « prédateur sexuel » à « opposant harcelé et persécuté…Voici comment Ousmane Sonko a transformé par la « force » son procès pour viol en procès d’un opposant.
Le leader du parti Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko est un homme politique nouveau qui se détache de tous les autres politiciens par son caractère impulsif, son langage violent et sa capacité à retourner toute situation en sa faveur. Impétré dans un scandale de viol dans lequel n’importe qu’elle autre suspect serait déjà écroué, lui, Ousmane Sonko a su retourner tout en sa faveur.
Parti de chez lui seul, encagoulé dans sa voiture, un soir de couvre-feu, vers le salon sweet beauty du quartier Sacré-Cœur, Ousmane Sonko s’est dénudé sans aide et offert son corps à une masseuse qu’il a fini par « violer » puis menacé de mort. Et à la suite de la plainte de la masseuse et son audition par le doyen des juges, il y a eu 14 morts lors des manifestions de mars 2021. Et aujourd’hui, les morts oubliés, la plaignante vit cachée et lui Ousmane Sonko accable de jour en jour les magistrats chargés de cette enquête et l’état qu’il accuse de « Complot »…
Aidé par sa horde d’influenceurs, de rappeurs, de syndicalistes et de Community managers, Ousmane Sonko a fait de son procès, le procès d’un état. Ce n’est plus Sonko qui est accusé mais le président Macky sall qui est sur le banc des accusés, lui et ses magistrats qui devraient le juger. Mais par la force de ses arguments et la fabrication de « preuves », Ousmane Sonko a fait passer la victime pour une menteuse à la solde d’un état qui veut le liquider.
Et de fil en aiguille, Sonko et ses « mercenaires du net » ont rendu impossible son procès. Les juges ont été mis sous pression et accusés d’être des pions de l’exécutif dont le chef est président du conseil supérieur de la magistrature. Les partisans de Sonko accusent tous ceux qui sont de près ou de loin mêlés à ce dossier. Personne n’est épargné même les membres du gouvernement, les femmes des ministres, les généraux d’armés, les marabouts, les directeurs de sociétés publiques et parapubliques. Les harcèlements, chantages et menaces de morts sont tellement récurrents que personne ne veut se mettre à dos les partisans de Sonko qui ont réussi a faire de leur idole, le citoyen parfait et modèle.
Au lendemain de la fête de l’indépendance, les patriotes affichent sur la toile, ce message suivant : « En ce 4 avril 2022, après que les Ziguinchorois le choisirent comme leur édile, un soir de 24 janvier 2022, le président Sonko célèbre nos forces de défense et de sécurité à leurs côtés et rend hommage à nos vaillants jambars tombés sur les champs de l’honneur…En se courbant devant le drapeau, symbole de ce qui nous identifie tous, il honore la République qui, à son tour, lui reconnaît sa citoyenneté et son amour pour la patrie. »…Le viol oublié, les 14 morts ignorés, voici Sonko le citoyen qui brille.
Voici comment le suspect n°1 dans une affaire de viol est devenu l’opposant à abattre. La faute à qui ? Le président Macky qui s’est trop acharné sur Sonko depuis sa radiation de l’administration en août 2016 ? Certains ministres et Directeurs nationaux qui ont eu un contact avec la victime présumée ? Les magistrats qui ont traîné un dossier brûlant ? La presse qui a peur d’évoquer certaines questions avec le présumé coupable ? Ou encore les enquêteurs qui ont laissé fuiter des pages de procès-verbaux ?