« Des sources autorisées révèlent de fortes pressions religieuses pour tenter d’étouffer cette affaire ». Cette révélation de nos confrères de Libération suite au décès de Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, par négligence médicale, fait douter d’une possible sanction une fois que les responsabilités seront situées. En effet, ce n’est pas le seul cas passé sous silence au lendemain des tapages médiatiques. Si l’on se rappelle la mort calcinée des 4 bébés à Linguère et celle de la clinique Madeleine. Que nenni ! Des actes d’indifférence totale dans des hôpitaux sénégalais qui, le plus souvent restent impunis.
Les tapages médiatiques nées de négligences médicales ne manquent pas au Sénégal. La plus récente : mort de Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, le 31 mars dernier. Alors que la dame devait subir en urgence une césarienne, elle a souffert de 9 heures 30 à 5 heures 30 du matin avant de rendre l’âme. De telles erreurs médicales, il n’en manque pas dans les établissements de Santé publiques ou privés. Si l’on se rappelle du décès horrible des quatre (4) nourrissons dans l’incendie du service de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô et celui du bébé mort asphyxié et calciné à la clinique de Madeleine.
Dramatiquement mis en scène par les médias, ces faits sont souvent rangés sous les projecteurs de la négligence, de l’insolence voir même de mépris des services hospitaliers. Des comportements pas professionnels qui font interroger sur la compétence des blouses blanches. Le pire est que dans ces trois cas précités, les mis en cause n’ont jamais été sanctionnés à la hauteur de leurs actes pour éviter des cas pareils à l’avenir. Soit ils bénéficient d’une liberté provisoire, soit ils sont placés sous contrôle judiciaire, ou simplement licencié de leur poste.
De l’indifférence totale, l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga est coutumier des faits
L’histoire de Astou Sokhna est un exemple parmi tant d’autres, a fait savoir dans un poste Moustapha Coly Prof d’anglais au Lycée Malick Sall de Louga. Selon lui : la maternité de l’hôpital Ahmadou Sakhir Mbaye est un vrai mouroir. Monsieur Coly conseille aux femmes enceintes de ne pas s’y rendre pour les besoins d’accouchement. Parce que « vous y sortirez les pieds devant ».
La mort de cette dame aura alors déclenché le début d’une vaste campagne de dénonciation sur le manque de sérieux et de professionnalisme dans la prise en charge des cas urgents non seulement à la maternité mais aussi dans les autres services de cet hôpital.
De l’organisation mafieuse révélée à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye
D’après toujours le témoignage de monsieur Coly, une organisation mafieuse est opérée au sein de cet établissement. « Dans cet hôpital, on constate que tous les diplômés ou presque ont ouvert à leurs domiciles des cliniques privées. Ils consultent leurs patients avant de se rendre à l’hôpital de ce fait ils arrivent souvent en retard à leurs postes. Certains s’absentent prétextant un séminaire. Pour se rendre compte de leurs stratagèmes, c’est leurs secrétaires qui viennent vous souffler à l’oreille, vous informant que le Monsieur consulte à domicile, alors que vous avez déjà payé votre ticket. Ceux qui en ont les moyens vont s’y rendre, les autres sont obligés de prendre une autre date de rendez-vous avec la complicité des secrétaires », a t-il fait savoir » dans un post sur le réseau social Facebook.
L’époux de la défunte dépose une plainte et l’hôpital annonce une conférence de presse.
Modou, le mari de Astou Sokhna a informé que « l’hôpital pour étouffer la mort de sa femme a produit, un certificat de décès, sans signature, qui évoque une mort naturelle, rédigé à la hâte ». Il raconte : «En 9 mois, ma femme n’a jamais raté un seul rendez-vous. Dans son dossier, il était mentionné qu’elle allait accoucher par césarienne parce qu’elle avait une complication par le passé. Jeudi, à part une perfusion, il n’y a rien qui a été fait pour elle. C’est vers 14 heures que sa mère est venue. A 23 heures, elle souffrait énormément mais la sage-femme de garde ne faisait que mettre son doigt dans son sexe. Pourquoi faire ça à une femme qui doit accoucher par césarienne? Vers 4 heures du matin, elle a dit qu’elle commençait à étouffer. On a appelé la sage-femme qui est revenue faire la même chose encore avant de repartir. Elle nous a carrément dit que celui qui doit «programmer » Astou viendra vendredi. Quand Astou a commencé à hurler de douleur, elle lui dit : «Si tu n’arrêtes pas, je fais sortir ton mari et ta maman ».
Astou lui a répondu, en se tordant de douleur, qu’elle ne pouvait pas attendre vendredi. Vers 5 heures du matin, elle ne respirait presque plus. Je l’ai soulevé. Vers 5 heures 30, elle semblait dormir. Je suis sorti de la chambre alors pour prier. C’est en ce moment que sa maman m’a bipé au téléphone. Je me suis dit «ça y est, elle est au bloc opératoire». Quand je suis revenu, sa maman m’a dit qu’elle était décédée. La sage-femme et les aides-soignants n’étaient même pas au courant. On les a informés, ils sont venus constater le décès avant de repartir. Même la sonde qu’avait Astou, c’est moi qui l’ai enlevée ». Ainsi pour que justice soit faite, une plainte a été déposée ce lundi, par le mari de la défunte.
Selon les informations de Libération, il y avait exactement une sage-femme et trois aides-soignants mais personne n’a daigné se préoccuper de la situation d’Astou. Pire, les mots ont volé très bas par moments comme le confie la maman de la défunte : «Ma fille souffrait tellement qu’elle a arraché la perfusion. Elle a supplié la sage-femme pour se faire opérer.
Et du coté de l’hôpital, le directeur s’est brièvement exprimé sur la question lors d’une conférence de presse, évoquant le secret médical qui lui interdit de donner plus de détail sur la victime.
L’on se demande toujours si la plainte du mari d’Astou finira par situer les responsabilités et leur faire payer de leurs actes surtout que des sources de Libération révèlent de fortes pressions… religieuses pour tenter d’étouffer cette affaire ?
Certainement même feuilleton judiciaire que la mort des quatre (4) nourrissons dans l’incendie du service de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô et celle du bébé asphyxié et mort calciné à la clinique de Madeleine. Toujours pas de sanctions.
Toujours pas de date d’audition dans la mort de 4 bébés calcinés à Linguére
En effet, le dossier relatif au violent incendie survenu le 21 avril 2021 à l’hôpital Maguette Lo de Linguère ayant causé la mort de quatre bébés prématurés semble être au point mort. Le juge d’instruction qui a fait face aux trois personnes visées à savoir les docteurs Abdou Sarr et Khady Sy (respectivement ex-directeur de l’hôpital et ex-responsable du service de la Pédiatrie) et Fatou Seck, aide-infirmière, chargée de la surveillance de l’unité de néonatalogie n’a toujours pas fixé date d’audition.
La raison : les mis en cause n’ont pas reçu les mandats de comparution
Le 24 avril dernier, à l’hôpital de Linguère, quatre bébés prématurés ont perdu la vie dans des conditions dramatiques. Quelques heures après l’incendie, le parquet de Louga a donné mandat à la brigade de gendarmerie de Linguère d’ouvrir une enquête pour situer les responsabilités. Après avoir recueilli les premiers indices, les hommes en bleu ont auditionné le chef du service maintenance de l’hôpital Maguette Lô, le responsable du service de la Pédiatrie, la chargée de la surveillance de l’unité de néonatalogie, le directeur de l’hôpital… Le dossier sera ensuite transmis au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Louga. Sur la base des éléments à sa disposition, le maître des poursuites, visant le trio cité plus haut, a saisi le juge d’instruction d’un réquisitoire d’instruction dans lequel il vise les délits d’homicide involontaire et de blessures involontaires.
Et quant au bébé mort à la clinique Madeleine: le pédiatre, l’infirmière et la nurse libérés !
Les trois employés de la clinique de la Madeleine placés sous mandat de dépôt le 12 octobre dernier, suite au décès du bébé Roya Saleh dans des conditions dramatiques, sont libres. Ils ont bénéficié d’une liberté provisoire. Il s’agit du pédiatre Dr Hussein Joubaïly, d’une infirmière et d’une nurse.
Leur libération fait suite aux résultats du laboratoire français Cerba. En effet, requis pour apporter la lumière sur les circonstances de la mort du bébé Roya Saleh, le laboratoire a produit des résultats qui ont été transmis au juge d’instruction du 8e cabinet de Dakar au courant du mois d’octobre.
Dans ses conclusions, Cerba avait fait part d’une « suspicion d’épidermolyse bulleuse ». C’est-à-dire une maladie qui entraîne une perte de la peau. L’examen microscopique, rappelle L’Observateur, avait révélé la « présence de rares éléments inflammatoires au niveau du derme superficiel ». Ce qui écarte la thèse d’une brûlure ou d’incendie retenue aux premières heures de l’enquête.
Mais, cette libération des agents de la clinique de la Madeleine n’a pas plu à la famille Saleh qui avait émis des craintes sur le traitement de cette affaire. Ce, suite aux prélèvements de peau effectués sur la dépouille du nouveau-né sans qu’elle en ait été informée.
« PRESSAFRIK »