Reconnu coupable par la justice militaire d’attentat à la sûreté de l’État et de tentative d’assassinat à l’encontre de Thomas Sankara, Blaise Compaoré vit en exil en Côte d’Ivoire depuis l’insurrection de 2014 qui l’a déposé. Il serait aujourd’hui malade et la question de son retour risque de se transformer en épineux problème pour les nouvelles autorités.
« Il faut s’appuyer sur le triptyque vérité, justice et réconciliation », explique Zéphirin Diabré, ancien ministre de la Réconciliation nationale. C’était en tout cas le projet des autorités précédentes, qui avaient pris contact avec Blaise Compaoré en août, avant de prévoir un Grand forum national en janvier. Une fois la justice rendue, une grâce présidentielle ou une amnistie y aurait été discutée.
La Commission pour la réconciliation mise alors en place est aujourd’hui dissoute et Yera Boly, le nouveau ministre en charge de cette question, un proche de Blaise Compaoré, n’a pas encore divulgué son programme.
« La réconciliation nationale n’apparaît pas dans les premiers points de la Charte de transition et c’est dommage, se désole Ablassé Ouédraogo, président du parti le Faso autrement. Il ne faut laisser personne au bord de la route. »
« Mais attention à ne pas limiter la réconciliation à un seul dossier, prévient Zéphyrin Diabré. Il faut parler des crimes de sang, mais aussi des conflits fonciers, communautaires et des crises socio-sécuritaires. »
Lundi, le président Damiba a annoncé la création de Comités locaux de dialogues pour la restauration de la paix.