Le Centre culturel Blaise Senghor abrite, depuis hier, la première édition du Festival international de la bande dessinée et du dessin de presse (Bulle Dakar). Au total, une vingtaine de dessinateurs, des éditeurs et des journalistes prennent part à ce rendez-vous de la création rendant hommage aux grands noms de la Bd belge et sénégalaise.
Au Centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar, le temps semble s’arrêter. Les murs de ce prestigieux lieu de création sont couverts de bandes dessinées et de dessins de presse dont les thématiques aussi riches que variées plongent dans les méandres de la société sénégalaise. Entre les actualités, réalités sociales et imaginaires, la vingtaine d’artistes qui prend part à la première édition du Festival international de la bande dessinée et du dessin de presse (Bulle Dakar) propose une belle promenade de l’esprit. L’exposition proposée à l’ouverture de cette édition 2022, qui a pour thème : « Les limites de la liberté d’expression », renseigne sur toute la richesse de ce sous-secteur.
Ngagne Demba Diaw, Seydina Issa Sow, Marc Accoh, Karim Gangue, Assane Diop, Thiouf, Tijan, Odia… ouvrent leurs univers au public durant les deux jours que vont durer ce festival. Celui-ci rend hommage, en même temps, aux grands noms de la Bande dessinée sénégalaise et belge. Cela, en mettant en honneur Samba Fall, T.T. Fons et Edgar P. Jacobs, auteur belge de la série « Blake et Mortimer ». En plus de l’exposition intitulée « Un nouveau passeport dépaysant » où l’on découvre, de scène, des « personnages de la Bd belge mondialement connus », mais « sous un ange inédit » : cachés « sur chaque page visa du passeport ». Le caricaturiste sénégalais Odia, l’un des initiateurs de « Bulle Dakar », estime que cet « espace d’échange et de communion avec le public » est une occasion de regrouper les dessinateurs sénégalais ainsi que tous ceux qui évoluent dans ce sous-secteur avec l’objectif de faire la promotion de la culture sénégalaise.
Au Sénégal, la bande dessinée a évolué même si cette évolution reste encore timide comparée à beaucoup de pays du continent. Les œuvres « Le père de Boy Mélakh », « Goorgoorlou » avec T.T. Fons, entre autres, ont marqué la mémoire collective et bercé l’enfance d’une partie des Sénégalais.
Percée d’une nouvelle génération
« Le Sénégal est un pionnier en matière de dessin de presse en Afrique et aujourd’hui, nous devons nous mettre en mouvement », précise Odia qui salue la percée d’une nouvelle génération talentueuse.
Yambaye Marième Diémé, membre du comité d’organisation de « Bulle Dakar », rappelle que la Bd est un « art à part entière », une porte d’entrée à la lecture. Ce premier festival au Sénégal, poursuit-elle, permet aux acteurs de se rencontrer et aux autorités de booster les « enfants qui ont des ambitions pour devenir dessinateur ». Pour Mme Diémé, par ailleurs cheffe de la maison d’édition Bd passion, « le dessin est le premier moyen d’expression de l’humain ». Et « lorsqu’un enfant dessine, il raconte des choses qu’il ne veut pas dire avec les mots ».
Dénicher les talents cachés des Bd sénégalaises pour promouvoir ce formidable moyen d’expression qu’est le dessin, le festival « Bulle Dakar 2022 » est soutenu par la Délégation générale Wallonie-Bruxelles et l’ambassade de la Belgique au Sénégal. Délégué général de Wallonie-Bruxelles au Sénégal, Pascal Montoisy rappelle que la bande dessinée permet de raconter l’histoire et constitue « une démarche fondamentale qui brise nos cultures et identités ».
Cette première édition du Festival international de la bande dessinée et du dessin de presse est rehaussée par la présence du dessinateur guinéen Oscar Ben Barry Youssouf, lauréat du Prix panafricain de la bande dessinée en 2020 et initiateur du festival « Bulle d’encre » de Guinée.