Lancé en 2018, le Programme de réhabilitation des aéroports régionaux (Pras), doté d’un budget de 100 milliards de FCfa dans sa première phase, fait des pas notables. En attestent les travaux des aéroports de Saint-Louis et de Matam déjà bien avancés. Le Directeur des Infrastructures aéroportuaires, Souleymane Ndiaye, fait le point pour « Le Soleil ».
Entretien réalisé par : Elhadji Ibrahima THIAM« Source Le SOLEIL »
Le 14 mars dernier, le Ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, a effectué une visite sur le chantier de l’aéroport de Saint-Louis. Quel est l’état d’avancement de ces travaux ?
Le niveau d’avancement du chantier est satisfaisant, d’autant plus que les travaux d’envergure sont pratiquement finalisés. Il s’agit de la piste de 2450 mètres de longueur sur 45 mètres de largeur achevée à 95 %. Il ne reste que les accotements de sept mètres de part et d’autre. Le balisage aussi est en cours. L’assemblage du terminal est finalisé à 80 %, tandis que celui du hangar a atteint 95 %. Pour la tour de contrôle, il ne reste que l’ascenseur que nous allons réceptionner à la fin de ce mois de mars de la République Tchèque. Nous allons profiter de cette occasion pour réceptionner les véhicules et ceux des sapeurs-pompiers. Donc, à part le mur de clôture, les travaux avancent correctement. Les équipements d’aide à la navigation aérienne ont été réceptionnés au courant des mois de novembre et décembre. Une fois livré, l’aéroport de Saint-Louis deviendra une infrastructure moderne, répondant aux normes de l’Oaci, mais également à la réglementation aéronautique nationale. Nous y avons des équipements de dernière génération livrés par des entreprises reconnues pour leur savoir-faire à travers le monde.
Qu’en est-il des travaux de l’aéroport de Ourossogui-Matam dont les travaux ont été lancés, le 16 juin 2021, par le Chef de l’État ?
Ce chantier aussi avance. La piste est en cours de réalisation. De même, tous les équipements, notamment les modulaires, sont sur le site. Bientôt, nous allons faire les fondations pour l’assemblage des modulaires, tels que le terminal, le hangar, la tour de contrôle. Il faut rappeler que les aéroports de Saint-Louis et de Ourossogui-Matam doivent être livrés en même temps. Normalement, les délais contractuels, c’est 18 mois à partir de la levée de toutes les conditions suspensives. Donc, la date de livraison de ces aéroports, c’est le 5 avril 2022. Cependant, pour certaines considérations, on peut avoir un retard d’un à deux mois. Mais, pour des travaux d’envergure, c’est compréhensible.
Dans sa première phase, le Programme de réhabilitation des aéroports régionaux, outre Saint-Louis et Ourossogui-Matam, concerne les aéroports de Tamba, de Kédougou et de Ziguinchor. À quand le lancement des travaux de ces trois derniers aéroports ?
Effectivement, la convention avec les Tchèques de Transcon Electronic Systems prévoit la réalisation de ces cinq aéroports pour un montant de 100 milliards de FCfa. Elle stipule que c’est trois mois après la livraison des aéroports de Saint-Louis et de Ourossogui-Matam que les travaux des autres aéroports doivent démarrer. Maintenant, des négociations sont en cours pour leur démarrage effectif.
Quelle est l’importance de ces aéroports régionaux dans le dispositif de hub aérien sous-régional que le Gouvernement souhaite créer ?
Ces aéroports régionaux sont un maillon essentiel dans l’ambition du Chef de l’État de faire du Sénégal le principal hub aérien de l’Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, nous avons déjà l’Aibd et le développement de toutes ses composantes ; nous avons la compagnie aérienne Air Sénégal international ; nous avons aussi l’Anacim qui est une autorité de l’aviation civile forte. Toutes les composantes sont là pour que nous ayons ce hub aérien. Dans ce dispositif donc, les aéroports régionaux ont toute leur place.
Quelle est la pertinence du choix de ces cinq aéroports en priorité ?
Ces aéroports sont un levier de développement économique. Par exemple, Matam est une zone à la fois d’émigration et religieuse par excellence, les retombées sur le plan touristique peuvent être considérables. Le tourisme religieux pourrait se développer et les émigrés pourraient atterrir directement à l’aéroport de Ourossogui-Matam ou transiter par l’Aibd. Cela leur évite cinq heures de route. En 30 minutes, ils pourront être à Matam. Saint-Louis est une ville touristique. Kédougou et Tambacounda sont des régions minières. À Ziguinchor, les potentialités y sont diverses et variées. Donc, il y a une certaine cohérence, une logique à réhabiliter ces aéroports-là. Dans la deuxième phase du Pras, il est prévu la réhabilitation des aéroports de Simenti, dans le Parc du Niokolo Koba, de Bakel, de Linguère, de Podor, du Cap Skirring, de Kolda et de Sédhiou.
« Le SOLEIL »