La bataille de Diarrère n’a finalement pas eu lieu. Elle fut annoncée rude et épique entre Thérèse DIOUF FAYE et Moïse SARR. Cependant, ce dernier, quoi que Secrétaire d’État, par devoir de loyauté envers le Président de la République, a obéit à son mot d’ordre et à la ligne du parti qui a marqué son choix en faveur du maire sortant, comme ce fut le cas pour la majeure partie des communes.
Pourtant, quelques semaines auparavant, le 16 octobre 2021, nous avions eu la chance de couvrir la grande investiture populaire de Moïse SARR. Mais la logique du parti, en l’occurrence l’APR et celle de la coalition Benno Bokkeu Yakaar a prévalu sur celle des militants, dont la grille de lecture de la situation était toute autre.
Nous avons nourri notre intérêt pour cette commune du Sine et avons analysé les résultats issus de l’élection communale, qui nous ont livré des surprises et probablement un scénario quasi surprenant, pour ne pas dire cauchemardesque pour l’équipe sortante. En effet, là où il était légitime de penser que la candidate de BBY disposait d’un boulevard balisé suite au retrait du favori, un jeune socialiste, Dibcor FAYE, et un candidat indépendant, inconnu du landerneau politique même local, du nom de Ndane FAYE, ont fini par la déstabiliser.
Thérèse DIOUF FAYE a été battue dans 17des 31 bureaux de vote de la Commune. A Bicole et Mbassis, par exemple, le jeune socialiste Dibcor l’a coiffé au poteau. Nous avons d’ailleurs appris que l’oncle de ce dernier, Adama FAYE, deuxième adjoint au maire, à couteaux tirés et en concurrence avec son neveu, a été laminé dans cette même localité de Bicole. Le verdict des urnes contre l’oncle dit fantôme a été sévère.
Au centre de vote de Diohine, plus de 600 voix séparent Ndane FAYE de la maire sortante (78% pour Ndane et 19,38% pour Benno Bokkeu Yakaar). Au final, les résultats provisoires, contestés par son challengeur donne Thérèse gagnante avec 39% des voix.
Un peu plus de 300 voix seulement séparent les deux candidats, un score assez suffisant pour le néo challengeur d’intenter un recours pour contester les résultats de Thérèse. Cette dernière, mise en difficulté, est accusée d’avoir substitué des voix du scrutin départemental, dans le centre de vote de Diarrère, pour renforcer son score.
Des irrégularités ont également été notées à Sangharé et à Sobème. L’intervention décisive de Moïse SARR à Diarrère, Sobème, Sangharé, et à Ndoundokh à la veille du scrutin, a certainement atténué l’effet de surprise pour sauver, in extremis, la maire sortante.
Une rétrospective sur cet état de fait surprenant nous renseigne que, les populations de Diarrère n’ont pas pardonné à Thérèse son maigre bilan, les violences orchestrées par ses nervis, sans oublier les investitures de militants du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à Bicole et à Diohine, en lieu et place d’authentiques membres de l’APR.
Il s’y ajoute l’exclusion par Thérèse FAYE de l’ensemble des soutiens de Moïse SARR des listes d’investiture ainsi que la non intégration de ses partisans dans le Comité électoral communal. Cette démarche est contraire à la posture généralement adoptée au sein de la coalition BBY, y compris dans la commune de Fatick où le maire Matar BA a mis en place une liste consensuelle avec le Directeur général de l’ASP Birame FAYE.
En conséquence, c’est un vote aux allures d’une vive protestation, voire d’un rejet, qui s’est tenu le 23 janvier dernier dans cette commune où le maire a visiblement perdu la confiance de la majorité de ses administrés.
C’est dire que la politique politicienne peut perdre le politique.
L’acharnement quasi obsessionnel de Thérèse sur un Moïse SARR, même non candidat, l’a poussé à des décisions inconsidérées à la limite puériles pour une responsable de sa trempe. Il nous est, en plus, revenu l’agression des nervis de Thérèse contre Dibcor FAYE, pendant la campagne, dans son village natal de Bicole.
Le manque de stratégie et d’intelligence des situations politiques donne, dès lors, assez de crédit à l’arrogance qu’on lui prête.
Nous comprenons donc aisément que Thérèse, ne soit plus que l’ombre d’elle-même. Elle a été perdue, par son obsession de réduire à néant Moïse SARR, mais surtout par un maigre bilan qu’elle a trainé comme un boulet jusqu’aux élections.