Si les nouveaux maires ont l’avantage d’être élus au suffrage universel direct, ce ne sera pas le cas des adjoints, qui doivent être désignés par le Conseil municipal, à l’issue d’un vote secret. Face à cette situation, ce qui risque de se passer dans certaines mairies, selon l’ancien maire de Grand Yoff, Mamadou Mbaye, c’est la mise en place d’une « cohabitation municipale », avec d’une part un maire minoritaire dans son propre bureau municipal. « Ce qui risque de se passer si les gens ne sont pas honnêtes, il peut y avoir une cohabitation municipale, parce que si vous ne gagnez pas les adjoints aux maires, vous restez minoritaire dans le bureau municipal et le vote étant secret, les gens sont plus enclins à tricher. On ne saura jamais celui qui a voté pour l’opposition ou pas. Le problème reste entier », explique Mamadou Mbaye.
Ce dernier de donner l’exemple de la Ville de Dakar où si tel scénario se présentait, le maire ne serait qu’un exécutant. « Si Yewwi askan wi a 60 conseillers et Benno bokk yakaar sont à 40, il faudra à Bby d’avoir 11 c’est-à-dire 51 pour être majoritaire au sein du Conseil municipal. Ils peuvent aller rafler les adjoints au maire, prendre toutes les commissions et laisser au maire des commissions moins importantes. Face à cette situation, quand on délibère le maire exécute », ajoute cet expert en décentralisation.
L’ancien maire de Grand Yoff de relever qu’il fallait intégrer dans le vote au suffrage universel direct les adjoints au maire et éviter tout blocage au sein du Conseil municipal. Cette problématique risque-t-elle de se passer à Guédiawaye quand le maire de Wakhinane Nimzatt, Racine Talla, fait savoir au nouveau maire élu de la Ville qu’il va gouverner sans être majoritaire ? Wait and see