Les élections locales 2022 qui se sont tenues ce dimanche ont été la preuve d’une certaine vitalité démocratique au Sénégal. Au point d’ailleurs que l’on n’entend nullement parler de recours et que le contentieux post-électoral sera pratiquement nul.
Les Maires ont été ainsi élus au suffrage direct. Et parmi eux beaucoup de membres de l’opposition. Des élus qui seront, pour certains, confrontés, pour la première fois, à la gestion des affaires publiques. Pourtant, les citoyens nourrissent beaucoup d’espoirs en eux. Ils comptent sur eux pour alléger leur souffrance et leur permettent de vaincre certaines de leurs difficultés existentielles. Se faisant, il est important que ces derniers soient bien entourés.
En effet, étant donné qu’il n’y a pas de profil type du Maire et que n’importe qui peut être élu, il nécessaire pour ces derniers, dans un souci de faire des résultats, de bien s’entourer. Certes, il est vrai que les Maires sont avant tout des hommes politiques. Inutile alors de souligner qu’ils vont s’entourer d’hommes et de femmes politiques. C’est-à-dire de ceux ou de celles qui leur permettent de gagner des élections et d’assurer leur survie politique. Mais, cela ne suffit sans doute pas. Même si c’est nécessaire. Il faut que les maires soient aussi entourés d’un personnel technique d’appoint outre que celui comptable afin de mettre en place de vrais projets de développement.
Conformément à l’esprit de la décentralisation et de l’acte 3 de décentralisation, il est important, pour ces derniers, dans le cadre de leurs domaines transférés, de mettre en place des projets fiables de développement, de chercher des partenaires autres que l’Etat qui en est le premier, est de veiller à leur bonne exécution. Certains Maires l’avaient déjà expérimenté dans leurs localités. Nous n’en voulons pour exemple que le projet ‘’Fass Emergent’’ du Maire Ousmane Ndoye ou bien d’autres ce genre, décrits comme des projets d’émergence locale.
En clair, s’ils ont démontré de véritables capacités de bataille et de rapport de force politique jusqu’à gagner des élections, les Maires doivent aussi s’inscrire dans une dynamique de développer leur localité. C’est ce que l’on attend d’eux. Car, gagner des élections n’est pas une fin en soi. Mieux, ils doivent considérer le pouvoir exécutif comme leur premier partenaire en dehors de toute considération politique partisane. Et l’autorité centrale faire preuve de hauteur dans sa relation avec les Maires. Quelqu’un comme Barthélémy Dias a déjà promis de travailler avec l’Etat. Il le fera certainement si le contexte y est favorable. Qui plus est, les Maires ont été élus, cette fois-ci, au suffrage direct. Ce qui est, dans une large mesure, une avancée démocratique. Avec cependant au moins deux inconvénients majeurs :
Le premier est que, comme l’a défendu l’ancien Ministre Serigne Mbacké Ndiaye, le Conseil municipal sera privé de fortes têtes qui seront, elles aussi, têtes de listes et qui auront perdu. C’est le cas de Saint-Louis ou de Dakar qui ne peuvent plus compter sur Mary Teuw Niane, Doudou Wade, Mame Mbaye Niang, Soham Wardini ou autres. L’autre inconvénient majeur cependant, c’est que certains Maires seraient tentés de snober le Conseil municipal.
Elus directement, ils jouissent désormais d’une forme de légitimité qui peut pousser certains d’entre eux à plus d’arrogance, c’est à une gestion solitaire. Et ce serait à notre avis une erreur. Car, les délibérations du Conseil municipal sont importantes et la concertation est nécessaire avant de prendre certaines mesures importantes. C’est dire qu’il était certes nécessaire d’élire les Maires au suffrage direct pour éviter tout détournement de vote comme cela a pu être observé de par le passé, mais ceci ne doit pas être une licence à une gestion solitaire.
En somme, il faut que les Maires arrivent à mettre en place une véritable administration communale et compter sur des acteurs pluridisciplinaires de développement pour encadrer, former et surtout financer leurs administrés.