Depuis quelque temps, l’on note une perturbation dans le système éducatif sénégalais. Avec les débrayages du Cusems, les potaches semblent avoir perdu le nord. Du côté de la tutelle, la poursuite des négociations est de mise.
L’enseignement secondaire dans l’impasse. Dans un plan d’action minutieusement listé, le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS), annonce un débrayage suivi d’une grève totale aujourd’hui. Le plan d’action prévoit aussi le boycott des toutes les activités des cellules pédagogiques ainsi qu’une marche nationale à Thiès. Le Syndicat autonome de l’éducation et de la formation (SADEF), a décrété 48 H de grève renouvelables.
Des perturbations qui inquiètent les élèves car nombre d’entre eux n’ont pas entamé les devoirs du premier semestre. Au Lycée Sergent Malamine Camara, ex-Limodak, les élèves restent inquiets. Hier, le mot d’ordre a été bien suivi. Selon les élèves, pas de cours. La grève des enseignants plonge les apprenants dans l’incertitude. « Nous sommes inquiets certes. Mais il faut aussi que l’Etat et les syndicats d’enseignants puissent trouver des solutions. Ce ne serait pas bien que les deux parties fassent du surplace », indique Rokhaya. Selon Seydina Limamoulaye Mbaye, personne n’est venu. « Nous allons rentrer, mais c’est difficile aussi. Il nous est impossible de vous dire pourquoi nous n’avons pas fait cours. Que Macky Sall nous aide. Nous avons juste fait quelques révisions ». En effet, c’est pour exiger la correction du système de rémunération et le respect du protocole d’accord du 30 avril 2018 que les enseignants sont en mouvement d’humeur. Mieux, les enseignants vont boycotter toutes les évaluations, des activités sportives et des cellules pédagogiques.
Selon Mbaye Sarr du Sadef, en 2015, une étude avait été commanditée par l’Etat du Sénégal. « Vous savez que le régime de Wade donnait des indemnités çà et là et des salaires à certaines catégories et cela a plus que porté préjudice au traitement équitable des salaires. Ce système favorise d’autres corps et il urge de trouver des solutions dans la grille salariale », met en garde Mbaye Sarr. L’urgence est donc de corriger. « Nous demandons que ces conclusions soient respectées », ajoute Mbaye Sarr. Entre autres revendications, le statut des enseignants décisionnaires, l’apurement des rappels et l’éradication des abris provisoires. Le Ministère de l’Education appelle à une année paisible du fait que des efforts ont été faits.
« Il faut poursuivre les discussions »
Mamadou Moustapha Diagne, Directeur de la Formation et de la Communication au Ministère de l’Education, a indiqué que « d’abord sur le protocole d’accord, le Gouvernement a beaucoup fait et des points ont disparu du protocole. On sait que la principale revendication, c’est le système de rémunération. C’est un sujet assez difficile, donc tout le monde est d’accord certes, mais la problématique est de savoir comment niveler par le haut ou par le bas. Il faut discuter et que le G7 sache que ce n’est pas en paralysant le système qu’il va obtenir gain de cause. »