En cette fin de matinée, le ciel dakarois est couvert de nuages et un vent frais fouette les visages des vendeurs établis sur les Allées Centenaires, haut lieu du commerce dans la capitale sénégalaise, très couru en cette veille de fête de fin d’année.
Sur place, guirlandes, sapins, boules, étoiles, jeux de lumières, pétards, pompe de neiges ornent le décor, en plus des clients et autres visiteurs.
Cheickh Fall, la quarantaine, fréquente l’endroit depuis 15 ans. Marié et père de 5 enfants, il trouve que les affaires ont démarré timidement comparé à l’engouement noté à la même période, l’année dernière.
’’Il y a moins d’affluence cette année comparée aux années précédentes, mais on parvient à vendre quand-même car les parents aiment faire plaisir aux enfants durant la fête noël’’, dit-il.
A côté de lui, Modou Samb, trentenaire, est loin d’être perturbé par le bruit des véhicules et motos qui empruntent la principale voie reliant la Place de la Nation au rond-point de la RTS, non loin du centre-ville de Dakar, très animé à cette période de l’année.
Modou propose à la clientèle des guirlandes, des boules, des sapins de neiges…tout ce dont ‘’les gens ont besoin pour la décoration’’ et ses prix varient selon la qualité et la taille de l’objet recherché.
’’Pour les guirlandes, je vends l’unité à 500 francs CFA, le prix des boules varient entre 1000 et 3000 francs CFA et les sapins on les vend entre 20 000 et 30 000 francs CFA’’, a-t-il expliqué.
Le constat général sur les Allées du Centenaire d’un observateur est que les clients viennent mais repartent souvent sans acheter faute de moyens.
’’Les clients ont envie d’acheter des cadeaux pour les enfants, mais malheureusement, les moyens font défaut. Parfois nous sommes obligés de vendre à perte’’, fait part Cheikh Fall qui reste sensible à la situation difficile que traverse une certaines clientèle.
’’Hier, une maman est venue ici avec son enfant. Le petit garçon pleurait car la maman n’avait pas les moyens de lui acheter ce qu’il voulait. J’ai dû faire preuve de compassion car je connais les difficultés que rencontrent les parents en ce moment’’, raconte le vendeur.
Croisée au milieu des étals, Elizabeth Mendy, 33 ans, mère de deux petits garçons est venue acheter des cadeaux à ses ‘’deux princes’’ en prélude de Noël.
’’Je suis venue ici espérant trouver des décorations pour la fête. Je voulais une couronne malheureusement, je n’en ai pas vu ici. Donc j’ai acheté des boules parce que tout est cher cette année’’, a-t-elle expliqué.
’’Ces boules se vendent à 4000 francs CFA, la boite, j’avoue c’est trop cher mais j’essaie de marchander pour l’avoir à un prix abordable’’, ajoute t-elle, sur un ton désemparé.
La trentaine, de teint claire, elle rappelle qu’en 2020, elle avait pu avoir un sapin à 6 000 francs CFA.
‘’Cette année, ces objets se vendent chers’’, a-t-elle constaté sur place. ’’Mais pour cette année, presque tous les sapins sont vendus entre 10 000 et 30 000 francs CFA, alors qu’on n’a pas tous les moyens de s’en offrir’’, déplore t-elle.
De son côté, Omar Ba entend bien profiter des fêtes de fin d’années pour faire des affaires. Il explique avoir acheté beaucoup de marchandises. Pour la journée, il peut gagner 50 000 francs CFA, s’il parvient à vendre les sapins qui coûtent entre 20 000 ou 30 000 francs CFA.
Sur ces lieux très fréquentés pendant la période de fête, des vendeurs déplorent le problème de l’insécurité.
’’Ici, il n’y a pas de sécurité. On ne se préoccupe pas de nous. Les agents de sécurité ne veuillent que sur les boutiques des chinois. Nous sommes obligés de payer quelqu’un pour surveiller nos bagages durant la nuit’’, déplore Cheickh Fall.