Deux photographes exposent cet après-midi au parc de Hann, sur la pollution de la baie de Hann et d’autres localités touchées par le phénomène. Les deux photographes ne sont personne d’autre que notre collègue, Abdou Sira Cissé, qui officie au journal Le Quotidien, et son complice, Cheikh Tidiane Ndiaye, qui travaille au quotidien Les Echos. Les deux amis parlent de l’effet recherché à travers ce projet, que le destin a voulu qu’ils le portent ensemble, avec le soutien d’Osiwa.
Par Le Quotidien – La rencontre de deux photographes dont le talent est reconnu, ne pourrait aboutir que sur du positif. Cela s’est vérifié avec la connexion entre deux amis du milieu, notre collègue, Abdou Sira Cissé, du journal Le Quotidien et son ami et frère, Cheikh Tidiane Ndiaye, du quotidien Les Echos.
Privilégiant une concurrence saine lorsqu’il s’agit d’aller à la chasse à l’information pour le compte de leur journal respectif, les deux amis mettent en avant leur passion de sensibiliser sur l’impact de la pollution sur l’environnement. C’est ce qui leur vaut de travailler dans le cadre d’un projet, qui braque ses yeux sur la pollution de la baie de Hann et d’autres localités, qu’ils ont concrétisé.
Réunis au sein de Nataal Mag, en référence à un magazine avec lequel ils ont eu à travailler avec leur collègue photographe, le regretté Thiémokho de Sud Quotidien, les deux photographes, armés de leur appareil photo, ont pu toucher le mal, en l’immortalisant avec plus d’une centaine de photos qu’ils ont réalisées en sillonnant les zones. Ils ont eu à boucler le travail, avec 120 photos dans la besace. C’est dans le cadre d’une exposition qu’ils tiennent aujourd’hui au Parc de Hann, qu’ils comptent présenter leur travail au grand public, en attendant de pouvoir présenter une autre partie des soixante autres photos au Musée des civilisations noires. L’effet recherché à travers cette exposition, est de «toucher là où ça fait mal pour ramener les populations à plus de responsabilités, afin de prendre davantage soin de leur environnement». «Ce n’est pas comme les photos classiques. Ce sont de vraies photos, qui ont une valeur informative très forte. Le premier plan est exploité et les compositions aussi», déclarent en chœur les deux amis, qui disent avoir reçu le soutien de Osiwa. Qui est la seule structure à avoir répondu à l’appel lancé à plusieurs structures pour soutenir ce projet, ô combien important, réalisé pour simplement changer la donne. Le thème de l’exposition qui est «Aux sources des pollutions de la baie de Hann», va au-delà de la baie de Hann, selon les initiateurs dudit projet, qui soulignent d’autres zones qui connaissent le même sort, comme Yaraakh, Mbao, qui sont pris en compte dans le cadre du travail qu’ils ont eu à effectuer dans ce sens.
«La baie de Hann est le réceptacle de la quasi-totalité des eaux usées en provenance de la zone captage, du canal 6. La baie de Hann, une plage dans le coma, avait été le premier titre du projet que nous avions avant de le changer», déclare Abdou Sira Cissé, qui a dû travailler avec son collègue photographe durant 11 ans pour concrétiser le projet.
Revenant sur la genèse du projet, les deux évoquent le hasard, pour dire qu’il est à l’origine de sa concrétisation. «Un jour, je suivais la chaîne Walfadjri, on parlait de la baie, de la dégradation de son environnement. Je m’y suis rendu le lendemain pour prendre des photos. J‘ai trouvé sur les lieux Cheikh Tidiane Ndiaye, qui était venu faire le même travail», raconte Abdou Sira Cissé, avant de souligner que c’est de là que les deux complices ont décidé de mettre en commun leur génie créateur, pour arriver à la concrétisation dudit projet. C’est dans le cadre de leurs activités professionnelles dans la presse, que les deux photographes ont scellé une amitié qui remonte au début des années 2000, indique Cheikh Tidiane Ndiaye, qui informe qu’ils se cotisaient à chaque fin de mois, pour financer les voyages qui leur permettent de se rendre dans les localités touchées par le phénomène de la pollution, comme c’est le cas avec la ville de Kaolack, où ils ont eu à se rendre ensemble comme dans d’autres localités, leurs appareils photo en bandoulière.
Pour davantage mettre l’accent sur l’impact de la pollution dans les endroits ciblés, les deux amis attendaient après la pluie, pour s’y rendre. D’ailleurs, des villes comme Saint Louis, Ziguinchor et Thiès ont reçu la visite de ces deux photographes pour toucher du doigt le phénomène de la pollution.