L’heure est au bilan pour tous les maires du Sénégal qui remettront en jeu leurs fauteuils, le 23 janvier prochain. Édile de la commune de Dieuppeul-Derklé, Cheikh Guèye a bénéficié d’une rallonge considérable à l’image de ses paires, avec un mandat de sept (7) longues années à la place des cinq (5) initialement prévus. S’il est candidat à sa proche succession, ce dernier devrait avoir la décence de se rendre à l’évidence en admettant son incapacité à faire émerger la localité qui lui a été confiée.
Un maire par défaut
Avant de mettre un coup de projecteur sur le mandat XXL de Cheikh Guèye, il est important de regarder le rétroviseur afin de revenir sur les conditions de son élection. Connu par quelques habitants de la commune pour avoir été leur professeur au CEM Ousmane Socé Diop, en provenance de Bignona, « l’homme de Gueoul » doit exclusivement sa nomination à la volonté des Dakarois de voir Khalifa Sall accéder à la tête de la mairie de la ville. Il s’agit là de la seule et unique raison pour laquelle il a bénéficié des voies des populations. Sans quoi, nul doute qu’il aurait été dans le panier des candidats passés inaperçus.
Une commune aux abois malgré un mandat rallongé
Nous sommes en 2021. La commune de Dieuppeul-Derklé semble ne pas avoir vu le temps passé. Et pour cause, rien ou presque n’a changé depuis l’accession de de celui qui est originaire de Gueoul à la tête de la mairie. Hormis le pavage de quelques routes, grâce à sa volonté de ne pas voir un potentiel adversaire le faire à sa place, difficile de réellement mettre le doigt sur une chose qui pourrait laisser entrevoir l’idée d’un mandat « acceptable ». Le marché Castor est victime de la même insalubrité qu’en 2014 en dépit du fait qu’il soit sa source de rentrée d’argent avec les « diouti » récupérés quotidiennement, les routes ont atteint le paroxysme de l’encombrement alors que leur état n’a jamais été aussi dégradé malgré sa volonté de faire quelques efforts dans ce sens.
Sur le plan de l’éducation, sans le soutien du Directeur général du Port, les établissements de la commune auraient encore été dans un état désastreux comme en atteste l’état crasseux des toilettes. A l’image de l’école Ibrahima Koité où ce dernier a entrepris des travaux pour l’amélioration du cadre de vie avant que M. Guèye ne démolisse tout pour reprendre la même chose à l’identique, l’actuel maire a toujours fait dans la réaction plutôt que l’action. Et ce, uniquement dans le but de défendre ses intérêts politiques. Nous nous rappelons encore de l’histoire du rond-point en face de l’Université Dakar Bourguiba, avec la bonne volonté qui a voulu embellir la place avant de se voir compliquer la tâche par l’équipe en place.
Une gestion nébuleuse et une pile de non-dits
S’il y a bien une chose que le sieur Guèye a réussi, c’est de provoquer l’incompréhension totale au moment de s’interroger sur l’utilisation du budget de la mairie depuis son accession à sa tête. Hormis le fait qu’aucune réalisation ni action ne saurait justifier de manière rationnelle la dépense des fonds, les populations sont dans l’incapacité totale de répondre à la question à savoir comment leur argent a été dépensé. Par respect pour les administrés, un bilan devrait être fait. Un bilan justifiant chacune des dépenses qui ont été faites jusqu’à nos jours et listant toutes les actions qui ont été menées dans le but d’améliorer le quotidien des habitants de la commune de Dieuppeul-Derklé.
Le terrain de Castor, la cerise sur le gâteau d’un échec cuisant
S’il y a bien une chose pour symboliser l’échec cuisant du mandat de Cheikh Guèye, c’est bien le terrain de Castor. Pour rappel, tout est parti de la volonté d’Aboubacar Sedikh Bèye de transformer l’aire de jeu en stade municipal. Alors que le chantier était sur le point de débuter, le maire a décidé de priver ses administrés d’un tel bijou, avec toujours en bandoulière l’envie d’être le seul et l’unique auteur de l’ensemble des actions dans la localité. Résultat des courses ? Cela fait trois longues années qu’il a fermé le terrain. Des travaux qui durent une éternité, mais devraient prendre fin comme par hasard avant les élections. Une vieille technique politicienne qui démontre, si besoin en était, la politique obsolète de celui dont les populations ne veulent plus entendre parler pour bien d’autres raisons encore. En attendant, c’est avec un profond regret et une immense déception que nous avons vu la finale zonale des Navétanes de cette année se dérouler aux Parcelles-Assainies, alors qu’elle aurait pu se disputer à domicile sur nos chères terres.
Merci, aurevoir !
A l’heure où les candidats à sa succession tentent de convaincre les populations de porter leur choix sur eux, le maire Cheikh Guèye doit impérativement, avant de s’adonner à la même activité, tirer un bilan de son mandat long de sept (7) ans. Après coup, s’il trouve bien évidement un discours cohérent à tenir aux administrés, il devra présenter un véritable programme. Il s’agit là d’un point fondamental car, au vu de sa longévité dans l’arène politique, il devrait avoir honte de se cacher une nouvelle fois derrière un candidat à la mairie de la ville de Dakar pour espérer être élu. En effet, l’histoire se répète une nouvelle fois. Il l’avait fait en 2014 avec Khalifa Sall, il tente la même stratégie une nouvelle fois avec Barthelemy Dias cette fois. Malheureusement pour lui, les populations de la commune de Dieuppeul-Derklé en ont plus qu’assez de le voir enfoncer leur cité qui leur tient tant à cœur. Entre un cadre de vie honteux et un niveau d’insécurité jusque-là jamais atteint dans la localité, pour ne citer que ces domaines dans lesquelles Cheikh Guèye a lamentablement échoué, ce dernier devrait avoir la décence d’admettre son échec total et céder la place à un candidat en mesure d’amener le véritablement changement dont rêve les administrés.
Louis Henry