Le cancer représente au Sénégal la 4ème cause de décès en milieu hospitalier tous âges et sexes confondus. Après l’âge de 40 ans, il constitue la première cause de décès sur les registres hospitaliers.
L’Organisation Mondiale de la Santé évalue à 10.000, le nombre de nouveaux cas annuels dans la population du Sénégal. La gravité de la maladie est liée à la possibilité pour les cellules de la tumeur de se développer au niveau d’un organe du corps humain et se disséminer dans l’organisme donnant des métastases.
Le traitement des malades atteints de cette maladie fait appel à trois types de moyen : la chirurgie qui permet d’extirper la tumeur et d’éventuelles lésions secondaires ; la chimiothérapie qui consiste à mettre en circulation des produits chimiques destinés à tuer les cellules malades en circulation dans les vaisseaux et les organes ; la radiothérapie qui utilise des rayonnements spéciaux produits par des substances radioactives comme pour détruire la tumeur et ses extensions locorégionales. Par ailleurs, le dépistage des cancers à un stade précoce permet d’obtenir des taux de guérison élevés.
L’hôpital Amath Dansokho de Kédougou a bénéficié d’une unité de chimiothérapie et la cérémonie de lancement a eu lieu ce 28 Octobre 2021, en présence des autorités de la région et du professeur Macoumba Gaye, directeur de l’Institut du cancer. Ce dernier revient pour Dakaractu, sur la pertinence du choix porté sur Kédougou, sur la description du projet de chimiothérapie délocalisée et sur le rôle joué par Locafrique Holding.
Pourquoi Kédougou ?
Le mois d’Octobre est dédié partout dans le monde au dépistage des cancers du sein et à la sensibilisation pour une prise en charge de cette maladie. Il faut par ailleurs noter que la prise en charge des cancers dans les régions reculées du Sénégal pose problème du fait de la non disponibilité des équipements de radiothérapie et des spécialistes en cancérologie notamment en chimiothérapie.
Par exemple pour une malade de Kédougou, il lui faut faire 1.600 Km tous les 20 jours pour une séance de chimiothérapie de 5 mn. C’est révoltant! Voilà qui justifie cette double initiative de faire une journée de dépistage des cancers de la femme, notamment du sein et le lancement des activités de chimiothérapie décentralisée à Kédougou.
Une activité de l’Institut du Cancer qui pendant longtemps s’est distingué dans la prise en charge des cancers à l’Hôpital Le Dantec et qui s’investit maintenant, avec le Ministère de la santé dans la délocalisation des soins en cancérologie dans les régions. Avec cette unité, il est donc possible de traiter sur place les malades.
Amener les soins de cancérologie au plus près des populations, c’est ce que nous voulons. Il est essentiel également que les specialistes au Sénégal, notamment les universitaires comprennent qu’ils ont un rôle à jouer pour amener les soins au plus près des populations. Nous ne pouvons plus rester dans nos hôpitaux et nous occuper que des malades à Dakar ou de nous occuper que d’enseignement. Il faut une équité nécessaire dans les soins qui nous impose de nous engager auprès du ministère pour développer des stratégies nouvelles avec de nouveaux outils de communication.
Description du projet de chimiothérapie délocalisée
Le processus a commencé par la désignation en Juin 2021 d’un médecin et d’un infirmier déjà en poste à Kédougou pour la formation. Il s’agit d’une Formation au suivi et à la réalisation de la chimiothérapie au CHU Dalal Jamm jusqu’en Octobre 2021 ; de la Mise en place des procédures de connexion des services de Kédougou et Dalal Jamm avec des patients vus à Kédougou par le médecin formé ; de Consultation en équipe par télémédecine avec un spécialiste de l’Hôpital Dalal jamm ; de la Présentation du dossier à une équipe pluridisciplinaire (chirurgiens, radiothérapeutes, chimiothérapeute sur Zoom) pour la confection du plan de traitement. Les prescriptions faites par l’équipe de spécialistes de l’Hôpital Dalal Jamm, de réalisation de chimiothérapie à Kédougou par l’équipe formée sous contrôle du CHNDJ et enfin du Suivi à distance avec un spécialiste de l’équipe de l’Hôpital Dalal Jamm.
Le rôle joué par LOCAFRIQUE HOLDING
Si aujourd’hui l’hôpital Amath Dansokho est équipé d’une unité de Chimiothérapie c’est grâce à la société Locafrique Holding. En effet, c’est cette société qui a financé l’achat des fauteuils de chimiothérapie, les frais de formation de l’équipe médicale (médecin et infirmier), l’achat des outils multimédia pour la connexion entre les équipes de Kédougou et le service de chimiothérapie du Centre Hospitalier National Dalal Jamm (CHNDJ) qui assure la tutelle de l’activité et l’achat des consommables en radiologie pour le diagnostic et le suivi.