Les moyens de transport en commun sont souvent le nid de joutes verbales et physiques qui frôlent parfois le pire et qui mettent à nu l’incivisme notoire des usagers.
El Hadj Mbaye, 35 ans, receveur et chauffeur dans la ligne 32, n’est pas prêt d’oublier cette scène cocasse à laquelle il a eu à assister un jour de derrière son box. Au Terminus de l’hôpital Abass Ndao, l’homme a déjà effectué son premier voyage. Témoin oculaire d’une scène sexuelle, le jeune chauffeur, enveloppé dans une chemise noire, des lunettes photo gray bien ajustées, revient sur cette anecdote.
«C’était il y a deux ans. J’ai assisté à la scène de mes propres yeux et si on me l’avait racontée, je n’y aurais pas cru. Le gars était bien sous toutes les coutures et faisait penser à un professeur avec son cartable. Il a payé son ticket et est allé prendre place à côté d’une fille. Bien que le bus fût surchargé, le trajet se déroulait bien. Quand tout d’un coup, une fille s’est mise à crier : «Bayil li ngay deff ! Ya ngi may rissou : De- puis bientôt une minute, ton mánège dure, je n’ai pas voulu crier, car je pensais que c’était dû aux secousses, mais là, cela commence à bien faire, voleur de plaisir.» Le gars a voulu se défendre en niant, mais quand la jeune fille s’est détachée de lui, elle avait sa robe complètement souillée et le gars s’est vite dépêché de refermer sa braguette.» L’histoire aurait pu s’en arrêter là. «Mais, poursuit El Hadj, comme pour ajouter de l’huile sur le feu, le gars, toute honte bue, lui a rétorqué, en dissimulant son pantalon mouillé derrière son cartable: «Waxo deug (Vous mentez) ! C’est vous qui vous adossez aux hommes pour ensuite venir crier au voleur. Si vous ne voulez pas qu’on vous touche, veuillez prendre un taxi.»
Une atmosphère lourde a prévalu dans le bus le reste du trajet, à tel point que le gars, gêné aux entournures, est descendu trois arrêts avant sa destination initiale.» Une scène gênante pour El Hadj qui est d’avis que la surcharge dans les bus est la première cause des conflits entre presque la fin de la pandémie à Covid-19 qui limitait le nombre de passagers aux places assises, El passagers. Regrettant presque la fin de la pandémie à Covid-19 qui limitait le nombre de passagers aux places assises, El Hadj confie : «Certes, notre business en souffrait, mais au moins, les trajets se déroulaient en toute sérénité. Il n’y avait ni grossièreté, ni disputes dans nos bus. Les usagers des bus doivent savoir raison garder et le respect dans les moyens de transport doit être réciproque et c’est valable aussi bien pour les chauffeurs, les receveurs que les usagers.»