Les élections locales sont prévues le 22 janvier 2022, une date déjà actée et qui sera difficilement repoussable d’autant plus que le dépôt des cautions est ouvert et que les principales listes sont tenues de se conformer à cette formalité obligatoire. Il s’agit de quinze millions aussi bien pour les municipales que pour les départementales.
Il reste la période de dépôt des listes qui n’est pas encore ouverte mais qui est le principal nœud gordien de ces élections. Car, toutes les coalitions devront manœuvrer serrer pour s’en tirer sans effritement ou implosion. Benno bokk yakaar, la coalition au pouvoir, n’est pas plus outillée que les autres mais offre de meilleurs gages de stabilité.
En effet, contrairement aux coalitions de l’opposition, beaucoup de leaders de la coalition au pouvoir assument des postes de responsabilité en vertu de la doctrine ‘’gagner ensemble et gouverner ensemble’’. Ce qui, apparemment, n’est pas le cas des coalitions de l’opposition où les gens ont certes une facilité à les constituer, mais aussi la même facilité pour les défaire. Ce qui ne veut nullement dire aussi que ces coalitions vont s’éclater. Car, à Yewi Askan wi par exemple, il y a une charte qui lie tout le monde et au niveau de ‘’Wallu’’, la simple présence de Me Abdoulaye Wade peut aider à sceller le groupe.
N’empêche, ces coalitions vont devoir gérer les inévitables chocs d’ambitions avec les frustrations subséquentes. Car, ces locales seront âprement disputées du fait justement qu’il s’agit, aux yeux de beaucoup, de ‘’primaires’’ qui vont aider à avoir une lecture nette des nouvelles forces politiques en présence et de l’issue éventuelle d’élections à venir.
Il s’y aoute qu’au niveau individuel, chaque leader souhaite se positionner de prime abord dans sa localité afin de démontrer ainsi, un ancrage politique avec une base qui assure des positions confortables dans les partis, mouvements et coalitions. Alors, c’est le moment des pré-investitures.
Dans beaucoup de localités, des réunions ont été organisées à la base surtout au niveau de BBY, pour décider de la personne à investir pour occuper les différents fauteuils à pourvoir, notamment celui de Maire. Car, rappelons-le, avec la réforme, c’est la tête de liste majoritaire qui sera élue directement Maire.
Alors, beaucoup de noms émergent de ses rencontres, ce qui, dans une certaine mesure, va faciliter le travail de la conférence des leaders de cette coalition. Mais, c’est là où les gens se sont pas entendus et là où des alliés se sentent marginalisés au profit de ‘’parachutés’’, que des problèmes vont surgir.
Sans redouter vraiment l’implosion de la coalition pour les motifs invoqués supra, il nous semble important de souligner que des frustrations, il y en aura beaucoup et certainement, des gens vont claquer la porte.
Car, on aura vu la virulence avec laquelle quelqu’un comme Seydou Diouf à Rufisque a mis en garde ses alliés. Avant lui, à Kaffrine et un peu partout dans le pays, des velléités de choc d’ambitions se font ressentir.
Il s’y ajoute le fait qu’au sein même de l’Alliance pour la République (Apr), il y a de réelles tensions liées à ces investitures.
Si dans des localités comme Gueule Tapée-Fass-Colobane, le Maire sortant Ousmane Ndoye, se dit ‘’investi’’ en attendant la décision au sommet, dans d’autres localités, comme au niveau de la Mairie de Dakar, à Kaolack, à Thiès, à Saint-Louis, et ailleurs, rien n’est encore décidé.
Toutefois, ces mêmes contradictions minent aussi l’opposition.
A Dakar par exemple, la coalition Yewi Askan wi aura fort à faire avec le cas Barthélémy Dias qui se dit incontournable. A ce propos d’ailleurs, les coalitions de l’opposition ne se feront pas d’ailleurs de cadeaux. Les opposants vont se battre les uns contre les autres du fait de la spécifié d’une telle élection, exactement comme les alliés.
C’est pourquoi, les pré-investitures seront importantes si elles sont bien menées, avec les concertations, la rigueur et la justesse qu’il faut.