“ On épouse en général une femme pour une de ses quatre raisons : pour sa richesse,
pour son rang social, pour sa beauté et pour sa religion.
Choisis donc la femme se conformant à la religion ! “
du Prophète (PSL) selon Boukhari
De Serigne Mouhammadou BOUSSO et de Sokhna Asta Wallo Mbacké, Sokhna Diarra Bousso, arrivée au monde en 1833 à Golléré dans le Fouta, a consacré exclusivement durant toute sa brève et symbolique existence sur terre à suivre scrupuleusement les recommandations édictées par l’Islam à l’Homme d’une manière générale et particulièrement à la Femme.
Descendante également de par son père, d’une lignée chérifienne remontant jusqu’à l’Imam Hassan fils de Ali, fils de Abu Talib (Que Dieu l’honore) et élève de sa vénérée et propre mère Sokhna Asta Wallo, Sokhna Diarra BOUSSO ne mit pas trop de temps pour mémoriser tout le Saint-Coran à l’âge de 10 ans avant de rédiger son premier Muçhaf (mémoire du Saint-Coran) à l’âge de 14 ans. Ses études en sciences religieuses telles que la théologie et la jurisprudence islamiques bouclées à 19 ans lui permirent d’entamer la science du Soufisme, pourtant, pas tellement pratiquée à l’époque dans la sous-région notamment chez les Femmes.
Conformément aux dispositions de la Sourate 4 “An-Nisa“ (Les Femmes) verset 1) qui interpelle clairement l’Être Humain, sans distinction aucune, à sa responsabilité individuelle : «Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et, de cet être tira son conjoint, et de leur union fit proliférer tant d’êtres humains, hommes et femmes ! Craignez Dieu au nom de Qui vous vous implorez mutuellement assistance ! Respectez comme il se doit, les liens du sang !
Le Seigneur a l’œil constamment sur vous», Sokhna Diarra BOUSSO ne lésina sur aucun sacrifice pour accéder à l’âme parfaite (Nafsun kaamila). Sachant que dès lors, il est clair qu’aux yeux de Dieu, les hommes et les femmes sont également placés devant les mêmes impératifs et qu’il n’y a en conséquence en lice que des êtres humains, des créatures de Dieu qui, chacun et individuellement, sont responsables de leurs actes dont ils répondront personnellement. Ce qui signifie par ailleurs, qu’à l’égale de l’homme, la femme peut accéder aux mêmes récompenses pour les mêmes actes ou endurer les mêmes sanctions pour les mêmes manquements.
C’est fort consciente de tout cela que la quête de l’agrément de Dieu était devenue son seul et unique credo à tel point que sa référence fut portée sur le livre Saint qu’Elle avait constamment à portée de main et qu’Elle passait le plus clair de son précieux temps à obéir à ses recommandations par une recherche permanente d’inspiration divine. Ce qui fut payant puisqu’au moment de quitter sa famille pour rejoindre son époux, la dernière page à laquelle Elle fut tombée dans le Coran est celle comportant le verset attestant que Mouhamed (Psl) est le dernier des Envoyés. D’où cette phrase anecdotique de sa part rapportée par l’hagiographie mouride où Elle disait devant toute l’assistance que «n’eût été cette parole divine qui mettait fin à la liste des Envoyés, j’aurais compté, sans nul doute, l’un d’entre eux parmi ma progéniture».
C’est alors dans cet esprit que Sokhna Diarra Bousso s’est formatée avant de rejoindre son domicile conjugal où Elle s’était dévouée corps et âme en épouse modèle afin d’obtenir la récompense divine qu’Elle attendait depuis toujours.
La légende portant sur le pan de clôture qu’Elle avait tenu sous une pluie torrentielle pendant toute une nuit du simple fait qu’elle n’avait pas reçu l’ordre de son vénéré époux, le grand érudit et homme de Dieu, le Cadi Momar Anta Saly MBACKE, pour s’en départir est toujours là pour en témoigner. Idem pour celle relative au puits de Porokhane où Elle s’était jetée pour apporter de l’eau à son époux qui en voulait pour faire ses ablutions alors qu’il n’y avait pas de corde pour tirer le liquide précieux, demeure intacte dans nos mémoires. Ou encore les anecdotes sur ses bijoux de Femme qu’Elle n’hésitait pas à mettre discrètement en gage pour subvenir aux besoins de sa famille. Sans oublier parallèlement, en mère, soucieuse du devenir de sa progéniture, de s’occuper personnellement de l’éducation et de la formation religieuse de base de ses enfants tout en gardant des relations sociales saines avec son entourage.
C’est cette Femme pieuse et vertueuse dont le surnom qui correspondait au mieux à la description de sa vie exemplaire est Diâriyatul Lâhi (Voisine de Dieu), qu’Allaht SWT avait gratifié d’un Fils pas comme les autres à savoir Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul (le Serviteur Eternel de l’Elu de Dieu), que toute mère aimerait avoir comme tel au vu de son rang devant notre Seigneur et Son Prophète (PSL). Comme qui dirait «liggueyou ndaay anioup dom» !
Sa pureté, sa vertu, et sa piété font que l’on a souvent vu en Elle une :
– Sayyida Mariama (Marie), qui de par sa pureté et sa chasteté sans égales fut élevée au rang de Mère de son Esprit, le prophète Insa (Jésus), dans la Sourate 3 “ Al-Imrân “, La Famille d’Imrân, verset 42 en ces termes :
«Ô Marie, certes Allah t’a élue, t’a purifiée ; et IL t’a élevée au-dessus des femmes des Mondes.» Ce qui a poussé le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba à lui rendre un hommage sans précédent dans son panégyrique “Fuzti”comme suit : Bienheureuse Marie que, déjà de son vivant, Dieu a élevée au-dessus des femmes des humains !
– Sayyida Khadija qui, en véritable première épouse modèle et éclaireuse de la voie musulmane, a mis entièrement sa fortune à la disposition de l’Elu de Dieu (Psl) pour le triomphe de sa mission. Ce qui lui a valu le titre de la mère des croyants ;
– Sayyida Aïsha qui, en épouse dévouée du Prophète (PSL) et dotée d’un esprit de recherche et d’une profonde compréhension des lettres, a contribué de manière considérable dans la rédaction du livre Saint. D’ailleurs, il est rapporté que très peu de compagnons pouvaient l’égaler dans la compréhension du Qur’an et de la Sunna qu’Elle avait la noble mission de transmettre et d’interpréter auprès du monde féminin ;
– Sayyida Fatima Zahra qui, en tant que 4ème fille et préférée du Prophète (Paix et Salut sur Lui), a tronqué cette qualité contre la Bénédiction de son père qu’Elle a assisté jusqu’à ses derniers jours sur terre. Elle est le symbole de toute endurance et dévotion d’un disciple envers son guide. Affectueusement appelée la «Reine des femmes du Paradis» par son père, Elle demeure l’un des personnages féminins les plus symboliques de la religion musulmane.
L’exceptionnalité de Sokhna Diarra Bousso est démontrée à suffisance par le nombre d’années qu’Elle ait vécu sur terre c’est à dire 33 ans ; durant lesquels d’aucuns racontent qu’elle aurait rédigé 40 fois le Saint le Coran alors d’autres disent qu’il en serait 60 exemplaires. L’un dans l’autre, le chiffre 33 est plus que révélateur sur sa personne.
Saviez-vous que le chiffre “33” représente le plus haut degré de conscience spirituelle de la part des êtres humains ?
Dans l’Islam, tous les habitants du Paradis sont censés avoir éternellement 33 ans. 33 est également le nombre total de vertèbres de la colonne vertébrale du corps humain, dans lesquelles passent 33 paires de groupes nerveux.
Par ailleurs, dans les autres livres Saints révélés tel que la Bible, le nombre 33 représente l’âge de la maîtrise de l’initiation de Jésus (sa mort, la résurrection et l’ascension).
Au regard de tout ce qui précède et des autres révélations non exhaustives sur Elle et le fait que les mots “ Soleil” (chams) et “lumière” (nour) sous formes simples apparaissent dans le Coran, 33 fois chacun, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que Sokhna Diarra Bousso est celle qui a balisé la voie au Mouridisme.