Les travaux de construction du musée Cheikh Ahmadou Bamba vont débuter après le grand magal 2021, a annoncé le coordonnateur du comité de pilotage du projet, Serigne Cherif Mbacké Falilou.
’’Maintenant, tout est fin prêt pour qu’on entre dans la phase d’exécution des travaux. La première phase sera la pose de la première pierre. Mais, nous allons quand même demander au khalife général de nous fixer (une date), juste après le Magal, et nous allons procéder à cette pose de la première pierre’’, a-t-il déclaré, lors d’un entretien avec nos confrères de l’APS à Touba.
Interrogé à l’occasion du grand magal de Touba, il a rappelé que le projet avait été ’’béni’’ par l’ancien Khalife feu Serigne Saliou Mbacké, ainsi que par ses différents successeurs que sont Serigne Bara Mbacké et Serigne Sidy Makhtar Mbacké.
Aujourd’hui, il a reçu ’’le feu vert de l’actuel khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké’’. Ce dernier a demandé au comité de ’’commencer à faire les démarches pour pouvoir aboutir à la réalisation de ce musée.’’
Prévu sur un site de deux hectares situé près de la Grande Mosquée, sur le chemin de Ndiourou, ce musée va accueillir tous les objets appartenant à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, a-t-il indiqué. Il ajoute qu’il va aussi contribuer ‘’à une relecture de l’histoire du mouridisme des origines à nos jours’’.
Selon le président du comité scientifique du musée, Professeur Ibrahima Thioub, historien et ancien recteur de l’UCAD, toutes les études en amont ont été entérinées.
A l’en croire, les experts sur l’histoire, la sociologie, la géographie et la spiritualité du mouridisme, réunis au sein de cette commission scientifique, ont déjà produit des documents retraçant les grandes étapes de l’histoire de la confrérie.
Ces documents, explique-il, retracent surtout ’’les itinéraires de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de ses lieutenants, et les chefs religieux qu’il a formés, à savoir les cheikhs de la confrérie, les khalifes qui se sont succédés.’’ Ils répertorient également ’’le patrimoine matériel et immatériel du mouridisme.’’
D’après lui, ces documents définissent aussi ’’les missions confiées au musée, les modalités de son déploiement.’’
’’Nous avons travaillé sur toutes ces questions qui ont fait l’objet d’un accord qui a été publié et qui nous donne toute la ligne directrice de réalisation de ce musée, et nous continuons le travail’’, a poursuivi le professeur Ibrahima Thioub.
Selon lui, il ne reste plus au comité qu’à ’’regarder toute la production scientifique qui a été consacrée au mouridisme’’, et procéder ainsi au ’’recensement de tout le patrimoine matériel et immatériel (…)’’.
‘’Ce travail muséal est confié aux experts (…). Toutes ces personnes, tous ces experts sont réunis dans le comité scientifique, comprenant des historiens, des géographes, des philosophes, mais également des spécialistes des études islamiques de toutes les disciplines des savoirs qui seront mis à contribution pour travailler, pour donner à ce musée, l’image la plus exacte de la confrérie et la mettre au service, à la fois des talibés, des humains et surtout, des chercheurs de la confrérie’’, a-t-il soutenu.
L’architecte Malick Mbow explique qu’il est prévu de construire ‘’deux édifices qui se font face’’. ‘’Le premier, c’est le bateau qui s’en va, et le deuxième c’est le retour qui est symbolisé en forme d’un dé qui va contenir tout ce qui est objets de Serigne Touba, mais aussi des fils et petits-fils de Serigne Touba. Et le deuxième sera dédié uniquement aux effets appartenant à Serigne Touba’’, a-t-il renseigné.
En terme de surfaces, l’architecte indique que ce musée prévu sur une superficie de plus de 17.000 m2, sera de par sa dimension, beaucoup plus grand que le musée des civilisations noire de Dakar.
Avec un budget prévisionnel de 15 milliards de francs CFA, le projet pourrait durer 36 mois, soit trois ans. Mais, il est possible de le rendre fonctionnel à partir de la première année, car ‘’les travaux de construction seront phasés’’, a expliqué Malick Mbow.