Internet est devenu le refuge de la prostitution clandestine au Sénégal. Les filles de joie délaissent de plus en plus les trottoirs au profit du Net. Cette catégorie se localise le plus souvent dans le milieu universitaire et scolaire.
Autrefois, elles occupaient les rues et avenues de la capitale pour vendre leur charme aux hommes en quête de sensation forte pour vivre leur fantasme. De belles demoiselles de tous âges qui opéraient la nuit s’adonnaient au plus vieux métier de la planète : la prostitution.Aujourd’hui, cette stratégie de séduction est révolue. Elles se sont adaptées à l’évolution des technologies de la communication pour adopter la prostitution digitalisée : Facebook et groupes WhatsApp.
Des pseudos incitateurs, provocateurs, jouissifs, orgasmiques sont proposés pour attirer des hommes qui veulent satisfaire leur libido moyennant une somme tarifée selon le client et la prostituée. Un business qui fait nourrir des familles entières, qui fait voyager des parents dans les lieux Saints, trop de secrets. Enveloppé dans les salons de massage ou des maisons dans des quartiers résidentiels où la discrétion est acquise, le business attire de plus en plus d’actrices et internet constitue la cible privilégiée pour «exposer leurs marchandises».Nord Foire, Ouest Foire, entre autres quartiers dakarois réputés calmes, résidentiels avec de belles villas qui n’ont rien à envier aux quartiers huppés, sont en train de devenir des repaires pour la prostitution digitalisée.
Elles occupent des immeubles et logent dans des appartements parfois « jamais » ouverts. Elles occupent les balcons des appartements, le téléphone scotché à l’oreille pour guider le chercheur de plaisir charnel. Elles sont partout sur les réseaux sociaux. Elles poussent comme des champignons sur la toile. Beaucoup d’entre elles n’ont pas de carnets sanitaires et ne consultent pas un médecin.Les réseaux sociaux sont devenus des lieux de vente de corps. Nos deux interlocutrices déballent qu’il y a des groupes WhatsApp bien contrôlés qui existent.
Ces groupes permettent aux clients de se donner des RV inbox. Cependant, c’est très compliqué d’adhérer à ces groupes. Zeyna est une dame toujours bien habillée. Elle squatte la place de l’indépendance. Ses clients travaillent en ville. « Ces groupes WhatsApp sont contrôlés par des hommes et femmes très influents. Les critères sont corsés : à part ton identité, tu donnes ton adresse normale. Un jour des gros bras atterriront chez toi pour te donner une fiche à remplir. Et dans cette fiche, est inscrit si tu dévoiles un membre ou le réseau, c’est ta famille qui sera décimée, … » raconte cette dame qui attendait l’appel d’un caïd du plateau.