A la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, Dieyna Baldé, qui sera édifiée sur son sort le 7 septembre prochain, a montré qu’elle a été perdue par l’amour qu’elle ressent pour Bril Fight.
Elle voulait se rapprocher des étoiles. Mais, elle est en train de se brûler les ailes à cause d’une succession d’évènements non convenus. Dieyna Baldé a été attraite hier à la barre du Tribunal des flagrants délits à la suite d’une plainte de son «copain» et producteur, le chanteur Djibril Mbaye alias Bril Fight. Elle et ses complices sont poursuivis pour les délits de tentative d’extorsion de fonds, de vol, d’accès et maintien frauduleux dans un système informatique, collecte illicite et menace de diffusion de données à caractère personnel. Il s’agit de son frère aîné, Aly Baldé, et de Moustapha Ba dit Pape.
Le discours de «Dieyna» Baldé à la barre montre une jeune fille malade d’amour pour Bril qui l’a poussée à certaines extrémités. Elle dit : «On ne cessait de me dire que mon mec me trompait. Et pour en avoir le cœur net, j’ai attendu la nuit, plus exactement à l’aube, pour lui prendre son téléphone. Je dois préciser que mon intention était juste de trouver des preuves que Bril me trompe.» Elle a voulu en avoir le cœur net. «Comme j’avais déjà les accès, j’ai ouvert le téléphone et pris des captures d’écran. Je dois également préciser que je n’ai envoyé les images à personne d’autre qu’à moi. Je l’ai fait par simple jalousie et je suis prête à demander publiquement pardon à Bril», enchaîne la chanteuse.
Décrit comme un homme qui vit aux dépens de sa sœur, Aly Baldé a plaidé non coupable. «Quand j’ai été au courant de l’affaire, j’ai appelé Dieyna pour parler avec elle parce que je n’étais même pas à Dakar au moment des faits. Je lui disais de faire attention à ce monsieur parce qu’il maraboute toujours les filles avec qui il sort afin qu’elles lui donnent de l’argent», explique Aly Baldé. Il s’absout du vol de portable. «J’aime ma sœur et jamais je ne lui conseillerais de faire des choses qui pourraient porter préjudice à quelqu’un», avance-t-il.
Bril Fight raconte les détails de cette affaire après avoir constaté au réveil que son téléphone a disparu. «Quand je l’ai constaté, Dieynaba m’a suggéré de porter plainte», dit-il. Et c’est sa copine qui l’a accompagné à la brigade de gendarmerie. «Je ne savais pas qu’elle était derrière tout cela. Pour les autres, ils m’ont contacté pour me dire qu’ils ont mon téléphone et mes données. Ils disaient avoir 27 captures de mes données et qu’ils vont me détruire si je n’arrête pas ma relation avec Dieyna. Ils ne m’ont jamais réclamé de l’argent. Je dois aussi dire que les photos n’ont aucun caractère sexuel», a-t-il soutenu. Au final, il dit avoir pardonné à Dieyna. «Je soupçonnais aussi Dieyna d’infidélité. Parce qu’on m’a dit beaucoup de choses sur elle. On m’a dit que des ministres et d’autres personnalités courent après elle. Malgré tout, je l’aide en lui faisant des vidéos, des sons, etc.», enchaîne le producteur.
Délibéré le 7 septembre
Dans le même sillage, les avocats de la partie civile ont plaidé l’apaisement. «Cette affaire ne devait pas atterrir devant la barre parce que cela ne relève pas de la volonté des différentes parties. C’est un soupçon de jalousie. Djibril Mbaye Fall demande à ce que vous fassiez une application bienveillante de la loi à la prévenue. Cette fille doit être pardonnée. Elle a agi par jalousie et nous savons là où peut conduire la jalousie. Ils sont liés par une relation amoureuse mais aussi par une relation professionnelle. Je vous demande de permettre à Dieyna de rentrer libre chez elle. Elle est encore jeune, elle est en maturation et elle a besoin du soutien de ses parents. Mon client s’est désisté et il ne réclame rien», explique l’avocat de la victime. Alors que ministère public a requis l’application de la loi.
Par ailleurs, l’un des avocats de la défense a essayé de blanchir sa cliente. «On ne peut pas jeter le discrédit sur cette fille parce qu’elle est victime. Vous savez en amour tous les coups sont permis. On ne peut pas décrire Dieyna comme celle qui fait tomber les grands hommes. Elle est très belle et elle a donné sa beauté physique et sa beauté du cœur à cet homme. Est-ce qu’il a été capable de la comprendre ? C’est le procès de la honte. On a des éléments contre Bril et on s’est abstenu par grandeur, on s’est abstenu par élégance. Ce sont les activités de Dieyna qui financent ce monsieur. Il ne peut pas y avoir d’extorsion de fonds parce que la prévenue est assez aisée», note e l’avocat. Me Ciré Clédor Ly écarte le délit présumé de vol reproché à sa cliente. «La montagne aura accouché d’une souris. C’est le procès du chagrin d’amour. Est-ce qu’on peut parler de vol entre concubins ? Les faits ne sont pas prouvés dans cette affaire. Et si l’infraction n’existe pas pour Dieyna, il ne peut y avoir de complicité pour les autres. Ils n’étaient même pas à Dakar au moment des faits», rappelle Me Ly.
Aussitôt après leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont introduit une demande de mise en liberté provisoire qui a été rejetée par le Tribunal. Elle retourne au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec. La Direction de l’administration pénitentiaire a mis en place ce protocole juste le temps de la période d’incubation avant de laisser les prévenus rejoindre les différentes maisons d’arrêt. Dieyna Baldé sera édifiée sur son sort le mardi 7 septembre 2021.