Le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) veut aider les acteurs de la filière anacarde à faire de la noix sénégalaise, une noix de qualité.
ZIGUINCHOR – Conscient que la filière anacarde joue de plus en plus un rôle « très important » dans l’économie sénégalaise particulièrement de celle de la région naturelle de Casamance, le Conseil sénégalais des chargeurs entend poursuivre sa dynamique d’accompagnent des acteurs dudit secteur. Depuis plus de cinq ans, la structure dirigée par Mamadou Ndione, travaille à soutenir les acteurs par l’expérimentation des exportations. Cela a permis, d’après M. Ndione, d’obtenir des résultats « satisfaisants ».
Il rappelle qu’en 2017, moins de 100 tonnes de noix de cajou ont été exportées à partir du port de Ziguinchor. Pour soutenir le développement de la filière anacarde, l’État du Sénégal a décidé d’injecter 23 milliards de FCfa pour le dragage du fleuve Casamance afin de permettre aux gros navires d’accoster. Au terme des travaux, le gouvernement a pris des mesures interdisant l’exportation des noix de cajou par la voie terrestre. En 2018, a précisé M. Ndione, le Cosec s’est impliqué pour accompagner le Cosama qui assure la liaison maritime Dakar-Ziguinchor et les acteurs. Cette implication du Cosec a porté ses fruits l’année suivante. « Nous sommes passés de moins 100 tonnes (précisément 56 tonnes) en 2017 à 32 000 tonnes en 2018 et 56 000 tonnes en 2019. Donc, on a multiplié par 1000 les quantités exportées à partir du port de Ziguinchor, durant cette période. » En 2020, malgré la Covid-19, le Cosec, en rapport avec la Délégation rapide à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes (Der), a accompagné les acteurs. Ce qui a permis au Sénégal d’exporter 40 000 tonnes. « Cette année, nous avons largement dépassé les 56 000 tonnes et il y a de fortes chances qu’on dépasse les 60 voire 70 000 tonnes. La filière se porte très bien », se réjouit M. Ndione.
De la nécessité de structurer la filière
Toutefois, le Dg du Cosec a reconnu qu’il était important de la structurer. Ce qui, à son avis, passe nécessairement par l’accompagnement des acteurs afin qu’ils puissent avoir une vision approche-filière. « Le Cosec trouve du plaisir à accompagner les acteurs surtout ceux qui sont dans des filières exportatrices. En dépit de quelques difficultés, la filière se porte bien », a insisté M. Ndione. En Casamance, les acteurs rencontrent souvent des difficultés d’ordre logistique. Il a assuré que le Cosec sera toujours aux côtés des producteurs de la filière pour les aider à résoudre ces équations.
Outre l’approche logistique, le Cosec a équipé les dockers du port de Ziguinchor en matériel de protection (gilets, chaussures, casques…) et a initié un programme de formation en vue de mieux les outiller. Le Cosec accompagne également les transporteurs qui butaient sur l’équation de l’assurance marchandises-transporteurs et étaient victimes de toutes sortes de tracasseries.
En 2020, avec la Covid-19, la structure dirigée par Mamadou Ndione a axé son intervention sur le financement. La collaboration entre le Cosec et la Der/Fj, qui a abouti à un financement de 10 milliards de FCfa dans la filière anacarde, a permis de sauver la campagne de commercialisation, en l’absence des Indiens qui avaient le monopôle. Cet appui de l’État du Sénégal a permis à la filière anacarde de générer plus de 22 milliards FCfa. Avec la mise en place de leur nouvelle organisation, le directeur général du Cosec a affirmé que le processus d’autonomisation des acteurs est enfin lancé, et que bientôt, ces derniers vont se passer de l’accompagnement.
« Le Soleil »