L’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal (ACIS) a fait face à la presse ce lundi pour se prononcer sur la situation socio- économique délétère qui prévaut dans ce pays depuis belle lurette. Il s’agit entre autres l’inflation et de pénurie généralisée de certains produits dont des denrées de première nécessité, de la question du sucre et de la concurrence étrangère déloyale qui mène la vie des Sénégalais difficile.
Khadim Sylla, président de l’ACIS que la situation de rareté de certains produits sur le marché n’est pas une surprise car, récemment, ils (ces commerçants) ont fait face à la presse pour alerter sur la situation. Mais malheureusement ils n’ont pas été écoutés. Ce qui a plongé le pays dans une situation économique alarmante.
« Il convient de souligner que depuis un certain temps nous sommes confrontés à une situation de rareté de certains produits sur le marché avec une augmentation de leurs prix de manière considérable. En fait cette situation ne nous surprend guère. Et d’ailleurs même nous l’avions prédit dans le courant du mois de juillet lors d’un point de presse que nous avions tenu pour alerter les autorités et les appeler à anticiper sur l’éventualité d’une telle situation. Malheureusement notre appel tombait dans l’oreille d’un sourd », a soutenu Monsieur Khadim Sylla avant de poursuivre :
« Pour en revenir nous avions mis en examen les différents facteurs à l’origine de la crise socio-économique qui est de mise aujourd’hui. D’abord nous avons une économie extravertie, c’est à dire l’essentiel de ce que nous consommons nous vient de l’extérieur à travers les importations. Alors il se trouve que les prix d’acquisition de produits échappent à notre contrôle et augmentent à l’étranger pour des raisons que nous ignorons pour l’essentiel. De surcroît le prix du Fret maritime a augmenté de façon exponentielle. À cela s’ajoute la cherté des taxes portuaires et autres prélèvements. Donc vous voyez que sur toute la ligne rien ne dépend de la volonté du commerçant que nous sommes. D’ailleurs on en souffre en ce sens que nous sommes victimes doublement en tant que commerçant en mettant nos capitaux en jeu avec d’énormes risques de pertes et en tant que consommateur comme tout le monde. »
Selon l’ACIS, au-delà de la conjoncture internationale l’Etat du Sénégal est l’unique responsable car étant le seul autorité capable de remédier à la situation en allégeant certaines taxes compte tenu des difficultés que les populations sont en train de vivre et de diminuer de manière drastique le train de vie de l’Etat.
Sur la question du sucre, Khadim Sylla dénonce la situation de monopole qui doit être révolue surtout sur un produit aussi essentiel que le sucre.
« Nous plaidons pour une libéralisation du marché du sucre comme c’est le cas avec le ciment. Nous réclamons de nouvelles politiques économiques autre que celles existantes depuis toujours et que chaque année on vit la même situation. Il faut impérativement mettre un terme à cela », dira-t-il.
Ces commerçants ont dénoncé tout de même la concurrence étrangère déloyale. Selon eux, depuis longtemps des fournisseurs étrangers les suivent jusqu’ici. Ils étudient le marché et viennent s’installer comme des nationaux en leur imposant leur diktat en menant une politique de dumping au su et au vu des autorités qui restent inertes alors qu’ils sont dans l’illégalité la plus totale.
« C’est une question qu’il faut prendre au sérieux parce qu’il y va de la stabilité de notre économie nationale », soutiennent-ils
Pour mettre en terme à toutes ces difficultés auxquelles ils font face, ils appellent solennellement le Président de la République à prendre les mesures idoines pour leur résolution définitive avant que l’économie ne sombre dans le chaos.
PMF