Réagissant à l’attentat suicide en Afghanistan qui fait au moins 72 morts dont 12 Américains à l’Aéroport de Kaboul hier jeudi 25 août, l’administration américaine en charge de la défense a promis des représailles contre les terroristes présumés, bien que les Etats-Unis soient en situation de retrait du pays.
« Nous avons toujours été clairs sur le fait que nous allons conserver le droit d’opérer contre ISIS en Afghanistan, et nous travaillons très dur en ce moment pour déterminer qui est associé à cette attaque lâche, et nous sommes prêts à prendre des mesures contre eux. 24/7, nous sommes à leur recherche », a indiqué le chef du Commandement central des États-Unis.
Ce scénario qui se déploie depuis Kaboul fait craindre des répliques au niveau de l’Afrique, où les forces françaises ont annoncé se retirer du Sahel. Au Mali, Le Soir de Bamako, s’interrogeait déjà le mercredi 18 août dernier : « Retrait annoncé de la force française sur le sol malien: faut-il s’attendre au même scénario qu’à Kaboul? », suite à l’effondrement du régime afghan et la prise de pouvoir Talibane. Cette publication est survenue le même jour où on dénombrait au moins 47 personnes tuées dans une embuscade de militants islamistes présumés au Burkina Faso voisin.
Pour Lynsey Chutel, journaliste basée à Johannesburg réagissant dans le Foreign Policy, « L’instabilité se fait déjà sentir. » dans la région du Sahel. Ceci dans un contexte « [d’] attaques sporadiques contre les civils » par exemple dans la Zone des Trois frontières, entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « Le type de retrait occidental qui a conduit à l’effondrement de Kaboul est déjà en cours en Afrique. », note le média, en référence au retrait annoncé de troupes de l’opération française Barkhane dans le Sahel.
De son côté, le président nigérian Muhammadu Buhari prévoyait, après la prise de Kaboul par les Talibans, que la « guerre contre le terrorisme » se déplacerait vers l’Afrique, selon des propos parus dans le Financial Times.
Dans ce contexte, les nouvelles pressions poussent les pays africains à se tourner vers d’autres acteurs étrangers en quête d’ancrage sur le continent. Par exemple, le Nigéria vient de signer un partenariat militaire avec la Russie, qui couvre notamment la vente d’armes et d’équipements militaires, de même que la formation de troupes.