Dans la capitale sénégalaise, il n’est pas rare de voir des comportements aux antipodes de la propreté dans l’espace public et même au sein des maisons. Des nostalgiques, comparant le Dakar d’après les indépendances à celui actuel, pointent souvent du doigt l’exode rural qui aurait entraîné une transposition de comportements ruraux en milieu urbain. Cependant, pour d’autres, cet argument est trop simpliste. Pour ces derniers, «la promiscuité, la paresse de certaines jeunes dames», mais aussi le manque d’éducation à la propreté expliquent cette situation.
Ce jeudi 05 août 2021, Dakar a été bien arrosée par la forte pluie de la veille, en cette période d’hivernage. Au quartier Hann-pêcheurs, le sol boueux est jonché de flaques d’eau. De l’autre bord de la route de Rufisque, sous la passerelle reliant cequartier aux Maristes, une femme d’origine guinéenne a installé sa gargote. Debout, surplombant la petite table sur laquelle sont posés plusieurs bols contenant toutes sortes de sauces, elle est envahie par des jeunes gens venus y prendre leur petit déjeuner. À côté de son commerce, les ordures mélangées à l’eau de pluie offrent un décor peu indiqué pour la consommation d’un repas sain. Cependant, ne parlez pas de propreté à la dame et à ses clients. D’ailleurs, cela a fini par les vexer et de mette fin au début de la conversation. Comme pour nous dire que chacun se débrouille en fonction de ses moyens pour survivre, ils dégustent leur met sans se soucier de l’environnement infect.
Au quartier traditionnel de pêcheurs de Hann-Marigot, connu pour l’étroitesse de ses rues, plusieurs femmes sont trouvées en train de laver le linge. Les enfants sautillent à leur côté sur la place publique et au terrain de football jouxtant les habitations. Mariétou Dioume, âgée de 49 ans, attend son tour à la borne fontaine pour remplir ses bouteilles de 20 litres. Interpellée sur le sujet de la propreté, elle reconnaît d’emblée que cela est essentielle pour préserver la santé dans les ménages. Mariétou Dioume admet que «de plus en plus, le cadre de vie, les maisons et même certaines personnes ne sont plus propres». Pour elle, la difficulté d’avoir un environnement et des maisons propres dans certains quartiers est due à la promiscuité dans les habitations. «Avant, Dakar était plus propre parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monde. Je suis née ici à Hann. À l’époque dans nos maisons, il n’y avait que deux personnes et il y avait assez de chambres. Maintenant, on voit plusieurs personnes partageant la même chambre», regrette cette dernière. Elle confie même que dans son cas, s’il pleut, elle est obligée de s’entasser dans une seule chambre avec tous ses enfants qui dorment souvent dans la véranda. «Dans une maison avec une vingtaine de personnes, il sera difficile d’imposer des règles pour avoir un cadre propre car certains n’écoutent personne. Ce sont des comportements comme ça qui font qu’on nous a coupés l’eau à la maison et nous sommes obligés d’utiliser les robinets publics. Chacun gaspillait l’eau à sa guise. C’est difficile d’avoir de l’ordre dans certaines grandes maisons familiales», confesse Mariétou Dioume, habitante de Hann-Marigot 2.
Des villages plus cleans que des villes
Sur l’argument selon lequel, ce sont les gens qui viennent des villages qui sont à l’origine de la ruralité urbaine, elle n’est pas convaincue. Mariée à un homme originaire de l’intérieur du pays, la dame indique «que les villages sont plus propres et plus aérés que beaucoup de quartiers de Dakar». Elle assure même qu’à la majorité de certains de ses enfants qui vont à l’école, elle compte aller s’installer au village de son mari «où le cadre de vie est plus sain». Sur ce point, le sociologue Abdoulaye Bousso explique aussi qu’on peut retrouver, en milieu rural, des villages plus propres que nos villes et avec un mode d’organisation sociale qui veille à la salubrité et qui favorise des pratiques et comportements sains et responsables.
Moins jeune, Khady Diouf, les habits trempés, est venue aussi chercher de l’eau à la borne fontaine du quartier. La vingtaine bien sonnée, elle estime que la propreté est une affaire d’éducation. Il faut l’inculquer aux jeunes dès leur enfance. «Je vis dans une maison avec beaucoup de personnes, mais cela ne nous empêche pas d’avoir des locaux propres. Chaque matin, je veille à cela comme on me l’a enseigné. La propreté est une affaire personnelle. Soit on est propre depuis son enfance soit on ne l’est pas. On peut vivre dans un château et être plus sale que celui qui habite dans le village le plus reculé du Sénégal», lance Khady Diouf. Elle reconnaît, toutefois, que certains qui viennent d’arriver des villages peuvent avoir des comportements peu adaptés pour la ville.
Manque d’éducation de la jeune génération
À côté de la borne fontaine publique du quartier, se trouve la demeure de Fatou Diatta. La sexagénaire nous invite à la rejoindre dans sa maisonnette où sa petite-fille Ngoné Sarr était en train de servir le petit déjeuner à quelques minutes de 12 heures. Au menu du jour, du pain thon fait maison avec une tasse de café Touba. Pour expliquer le manque de propreté qu’il y a actuellement dans la société sénégalaise, Fatou Diatta accuse la jeune génération. Elle est d’avis que les «nouvelles dames chargées de la gestion des foyers sont paresseuses alors que la paresse et la facilité ne font pas bon ménage avec la propreté et l’hygiène». «Elles dorment jusqu’à 10 heures pour se réveiller et espérer faire correctement leur travail. Cela n’est pas possible. Elles n’auront pas le temps de faire le ménage encore moins de nettoyer correctement les toilettes ni de bien cuisiner. Moi je suis originaire de la Casamance. On se levait tôt pour balayer la cour de la maison, préparer le petit déjeuner, aller dans les rizières et revenir pour préparer le déjeuner», souligne la dame âgée de 63 ans. Avec la promiscuité qu’il y a dans les foyers, elle reconnaît cependant qu’il est de plus en plus difficile d’avoir une bonne hygiène. Le brin taquin, Fatou Diatta lance : «Les citadins ne vivent pas bien. Dans le quartier, il y a de nombreux gamins qui passent leur journée dehors parce qu’il n’y a pas d’espace dans les demeures». Sa petite-fille Ngoné Sarr reconnaît que les personnes âgées étaient dynamiques dans l’entretien des maisons. Cependant, elle se défend et parle de changement d’époque impliquant un changement de comportement.
Restauratrice non loin de l’arrêt Tableau-Ferraille, la quinquagénaire Fatoumata Dia soutient la même thèse que Fatou Diatta. Elle nous explique comment elle parvient à garder propre sa demeure avant de venir travailler au restaurant où elle nettoie tous les coins et les recoins pour mettre à l’aise ses clients. Mme Dia souligne que la jeune génération de femmes n’accepte plus de faire certaines tâches. «Maintenant, tout est modernisé. Même pour éplucher les légumes, il y a des machines. Les jeunes femmes ne veulent plus faire d’efforts», lance Fatoumata Dia, âgée de 51 ans. Elle estime que les communes doivent aussi s’engager davantage pour le nettoyage des rues et l’enlèvement des ordures qui posent un autre problème d’hygiène. Sa collègue restauratrice, Ndèye Guèye, regrette aussi de constater que certaines jeunes filles ne s’intéressent qu’à leur propreté corporelle, mais n’ont cure de la propreté de leur environnement.
Agent de sécurité dans une société privée, Mor Mbengue pense, lui, que «le surpeuplement de Dakar est une des raisons du manque de propreté car, avec autant de personnes, il est difficile de faire respecter les normes d’hygiène, chacun étant arrivé en ville avec ses habitudes». Il propose aux parents de mieux insister sur l’éducation des jeunes enfants car «la propreté est un savoir-être qu’on doit apprendre très tôt».
Oumar KANDÉ
ABDOULAYE YERODIA BOUSSO, SOCIOLOGUE
«Dans nos villes, il est difficile de délimiter la frontière entre le rural et l’urbain»
Pour traiter la question de la propreté en milieu urbain, le sociologue Abdoulaye Bousso considère qu’il est essentiel de battre en brèche cette idée reçue qui associe certains comportements ou attitudes à la ruralité en faisant souvent allusion à cette vague d’exode rural des populations vers les centres urbains. Cet argument crée, à son avis, «un classement binaire entre deux catégories d’espaces géographiques (rural et urbain)» et que certaines attitudes des citoyens pourraient être associées à l’une ou l’autre catégorie. «Nos villes actuelles sont pour moi des espaces transitionnels où il est difficile de délimiter la frontière entre le rural et l’urbain», explique le sociologue. Pour lui, penser que le manque de propreté des villes est dû à une transposition des comportements ruraux «est une explication simpliste et réductrice qui peut être parfois stigmatisante et ne tient pas en compte la complexité des phénomènes d’indiscipline et d’incivilité au Sénégal».
«Société de plus en plus incivile»
Le sociologue pense que la relation monde rural-monde urbain est dynamique, notamment dans nos villes où s’entremêlent des caractéristiques diverses, des pratiques et attitudes qui font appel à la fois à la ruralité et à l’urbanité. Il pense qu’il faut tenir compte de cette hybridité. Pour bien analyser le sujet, il est d’avis que dans le domaine de la propreté au Sénégal, le mal est plus profond et il faut questionner notre société dans son entièreté qui est de plus en plus incivile. «Les actes d’indiscipline et d’incivilité sont généralisés voire banalisés à tous les niveaux, dans tous les segments de la société sénégalaise ; ce qui altère et remet en cause le vivre ensemble. Je pense que les comportements des citoyens, quelles que soient leurs origines et/ou trajectoires, s’inscrivent dans une sorte de banalisation et d’une ignorance à tort des défis environnementaux », explique-t-il. Le sociologue dénonce ainsi certains comportements banalisés comme le fait de jeter par terre une peau de banane, un sachet en plastique ou un gobelet, ou alors les occupations anarchiques, les petits commerces de rue, etc. M. Bousso propose un sursaut national qui va commencer par l’État qui a déjà mis sur orbite le programme zéro déchet, sans oublier l’engagement des associations, des communautés, etc. O. KANDÉ
LAISSEZ-PASSER
REDORER LE BLASON DE L’ÉCOLE SÉNÉGALAISE !
Salla GUÈYE
Aussi polémique que soit le programme des tenues scolaires, celles-ci devraient, au-delà du facteur social, être perçues par leurs destinataires comme un moyen commun de revoir et de corriger leur comportement.
Il est temps que les élèves enfilent enfin les uniformes du « jom » (courage) et de la « kersa » (retenue) pour tenter de vite redorer le blason de l’école sénégalaise.
Les quelques semaines de vacances doivent donc permettre à cette nouvelle génération d’apprenants de mieux cogiter la dernière sortie du Président : « Le milieu scolaire n’est pas un champ de bataille ».
C’est le reflet d’« une société malade où tout le monde est infecté », me dirait-on. Mais ce temple du savoir et de la connaissance, des bonnes pratiques de base devrait quand même faire l’exception. Hélas ! 108 candidats ajournés pour tricherie lors des épreuves du dernier baccalauréat. Que c’est triste ! En tout cas, ce ne sont pas par des actes indignes du genre que feu Pr Souleymane Niang, honoré par la République, a pu acquérir cette aura scientifique et académique qu’il gardera désormais pendant des siècles.
Malheureusement, au moment où le niveau des élèves ne cesse de dégringoler, certains parents n’ont trouvé mieux que de démissionner. Mais, il faut le dire, c’est parce qu’elles ont eu un encadrement rigoureux que les sœurs jumelles Diaw ont décroché le bac à 13 ans, dans un établissement public au cœur de la banlieue dakaroise.
Aujourd’hui, des sanctions s’imposent pour arrêter, pendant qu’il est temps, cette « bombe à retardement ». Car, si ce laisser-aller à l’école et dans les maisons perdure, d’autres « Cirque noir » viendront accélérer la perdition et la perversion chez « les espoirs de demain » et des farceurs comme Kounkandé continueront à toujours amuser la galerie. Au grand dam de ce magnifique pays, dont l’avenir est assombri.
PETIT MÉTIER, GROS PROFIT
Awa Kane, vendeuse de couscous
La reine du « thiéré »
Vendeuse de couscous à Mbao depuis une vingtaine d’années, la dame Awa Kane, la soixantaine, a fini par s’imposer dans ce commerce. Mais cette reine du couscous a surtout embrassé ce métier pour des raisons familiales.
Née en 1958 à Keur Samba Kane, une commune au cœur du Baol, dans la région de Bambey, Awa Kane, toucouleur de père et wolof de mère, a passé toute son enfance à Mbao où elle fera la rencontre d’un notable lébou avec qui elle se mariera plus tard. De ce mariage naîtront sept enfants dont 4 garçons et 3 filles. Son désir de venir en appoint à son époux dans l’éducation de leurs enfants la poussera à se lancer dans la vente de couscous en 2010.
Teint marron, de petits yeux noirs, Awa Kane mesure 1,60 m. Trouvée dans sa maison conjugale avec ses enfants et son époux, la sexagénaire est en plein dans le travail. Des calebasses, bols, seaux et marmites l’entourent. Assise sur un petit lit dans l’espace familial, Awa et sa fille passent le couscous de mil à la vapeur. Le gaz allumé à grand feu cuit le couscous alors que la commerçante prépare le reste de la farine de mil en couscous. Un travail qui n’est pas de tout repos selon elle. « C’est un travail de deux jours. Le matin, vers 7 heures, je commence par trier le mil parce qu’il comporte souvent de petites pierres qu’il faut enlever et après je le rince avec au moins quatre bassines d’eau. Après, j’attaque le maïs et répète le même processus puis je remets de l’eau dans le mil et le maïs et les laisse reposer pendant une heure », explique Mme Seck. « Je verse l’eau puis sèche le mil et le maïs avant d’aller les moudre au moulin le soir », confie la mère de famille. Le lendemain, Awa se réveille à la même heure pour malaxer la poudre de mil afin d’obtenir le granulé de couscous qu’elle passe ensuite à la vapeur et termine vers 14 heures. La plupart des commandes qu’elle reçoit vient des pêcheurs, d’après Mme Seck. « Les pêcheurs passent une grosse commande quand ils vont en mer pour pêcher. Ils séjournent plusieurs jours dans l’océan, c’est pourquoi ils préfèrent acheter mon couscous qui peut rester quatre jours sans pourrir », se réjouit-elle. En cette période de Tamkharite, une fête où beaucoup de familles musulmanes préparent du couscous pour le dîner, Awa confie que le travail est plus difficile certes, mais la vente est plus rentable et le produit s’écoule facilement. « Les commandes augmentent chaque jour depuis le week-end. J’achète le sac de mil de 60 kilos à 21000 FCfa et le sac de maïs à 11500 FCfa. Ils duraient 15 jours, mais en cette veille de fête, les sacs ne durent que 3 jours car la production de couscous augmente et j’engrange le triple du bénéfice que je gagnais d’habitude », détaille Awa. La vendeuse de couscous fait savoir que si elle se tue à la tâche, c’est pour que ses enfants ne manquent de rien. « Le travail, même s’il est difficile, en vaut la peine. Mes enfants sont tout pour moi et je travaille pour les mettre à l’abri du besoin », confesse la commerçante qui rêve d’un financement pour élargir son activité. « Je rêve d’obtenir un financement pour pouvoir engager d’autres personnes et vendre mon produit dans les grandes surfaces et pourquoi pas les exporter un jour », conclut-elle toute souriante.
Sokhna Faty Isseu SAMB (Stagiaire)
AU CŒUR DES ARCHIVES DU SOLEIL
ESCROQUERIE
La Police met fin à l’arnaque du serpent en chiffon qui prédisait l’avenir
Après l’affaire « Abdou khaliss », c’est autour du « serpent de Ndorong » de défrayer la chronique dans les années 80 à Kaolack. Ndèye Guèye, qui s’était arrogée des pouvoirs mystiques et prétendait détenir un reptile pouvant prédire l’avenir, est tombée avec sa bande dans les mailles de la justice après avoir fait des milliers de victimes.
Cette rocambolesque affaire d’escroquerie a tenu en haleine les populations de Kaolack vers la fin des années 80, précisément en 1989. L’ingéniosité de Ndèye Guèye, une vendeuse de poisson fumé qui peinait à vivre de son activité, était passée par là. Et elle n’était pas aidée par la situation de son mari, Modou Gadiaga, rapatrié de la Mauritanie après les événements de 1989 ; le sieur ayant du mal à joindre les deux bouts. C’est ainsi que Ndèye Guèye, dotée d’une imagination très fertile, fomente le coup du serpent qui prédit l’avenir. Son plan bien ourdi, elle fit propager la rumeur selon laquelle elle était investie de pouvoirs surnaturels qu’un serpent lui aurait transmis. Elle annonça la nouvelle à ses proches et voisins, leur informant qu’elle allait recevoir un serpent. Elle avait pris le soin de confectionner un reptile en chiffon qu’elle avait placé dans sa chambre. Elle va ensuite joindre sa coépouse, Ndèye Ndiaye, pour lui annoncer la visite d’un serpent faisant d’elle le dépositaire de l’héritage mystique de sa grand-mère. Elle lui donne le nom de « Jambar ».
Le bruit se répandit dans tout Kaolack et sa maison fut prise d’assaut par les curieux venus de partout. La nouvelle voyante se présente alors avec « Jambar » entre les mains et révèle à la foule que le serpent avait la possibilité de parler et de prédire l’avenir à toute personne qui se présenterait à lui. Néanmoins, elle avait pris le soin de leur annoncer que le serpent ne parlait que la nuit. Toutes sortes de rumeurs sur Ndèye Guèye et son serpent avaient circulé dans tout Kaolack. On attribua tous les patronymes au reptile qui, disait-on, accueillait et saluait les visiteurs par leur nom. Ndèye Guèye commença alors les consultations. Son plan fonctionnant comme prévu, elle s’attribua, en plus de son métier de voyante, celui de consultant-guérisseur. Son aura avait vite franchi les limites de Kaolack et des centaines de visiteurs défilaient à son domicile. Quant à la star, « Jambar », elle se pointait d’habitude à 20 h et l’assistance répétait, comme un refrain, la phrase : « Jambar est arrivé ».
Les choses avaient pris une tournure incroyable et les tarifs d’inscription, sous l’impulsion de son époux, Modou Gadiaga, était passé de 50 à 500 FCfa. Mais, le mythe allait vite s’effondrer et le pot-aux-roses découvert. En effet, Ndèye Guèye avait faussement prédit l’avenir de beaucoup de ses clients, entrainant une série de crise au sein des familles (divorces, querelles entre coépouses, bagarres, climat de méfiance).
Le recoupement de l’inexistence du serpent recueilli par la Police et les articles parus dans » Le Soleil » ont précipité l’arrestation de Ndèye Guèye et sa bande et ainsi limiter les dégâts. La découverte, par les policiers, de « Jambar », enroulé autour de ses reins, avait mis fin à ses ambitions démesurées. Elle avait fait quelques 1287 victimes connues, sans compter ceux qui passaient par les portes dérobées. L’enquête, diligentée par la Police de Ndorong, avait mis à nu les membres de la bande, à savoir Ndèye Guèye, l’actrice principale, son époux, Modou Gadiaga, et sa coépouse, Ndèye Ndiaye.
La fausse voyante avait reconnu les faits et avait essayé de disculper son époux et sa coépouse. Sans vraiment convaincre. Toute la bande a été déférée au parquet.
Par Samba Oumar FALL (Sources, Mamadou Cissé, Le Soleil du 7 novembre 1989)
DRÔLE D’HISTOIRE
Interpellé par la police, il se fait passer pour Omar Sy
Selon « La Montagne », ce ressortissant sénégalais en situation irrégulière squattait un appartement utilisé par des trafiquants de drogue.
L’invraisemblable histoire n’a pas échappé à Omar Sy. L’acteur, actuellement à l’affiche de la saison 2 de la série Lupin sur Netflix, a réagi sur Twitter au récit de « La Montagne », dans lequel son nom a été cité bien malgré lui. Le 29 juin dernier, la police a interpellé un homme dans un appartement squatté de Montluçon, dans l’Allier. Mais au moment de décliner son identité, l’homme arrêté assure être…Omar Sy.
Il n’est pas précisé quelle a été la réaction des forces de l’ordre face à ce mensonge éhonté. Toujours est-il que ce ressortissant sénégalais, en situation irrégulière sur le territoire français, a été placé en garde à vue. Il devrait bientôt s’expliquer devant la justice des faits qui lui sont reprochés. Car, en plus d’occuper illégalement cet appartement situé dans le quartier de Bien-Assis, depuis quelque temps, plusieurs grammes de cocaïne et de résine de cannabis ont été retrouvés sur les lieux. Du matériel permettant de conditionner ces produits stupéfiants a également été saisi dans l’appartement.
Lepoint.fr
CITATION DU JOUR
« Difficile de lire le passé sans chausser les lunettes du présent. D’autant que, bien souvent, la compréhension profonde des évènements d’alors n’a lieu que tardivement, lorsque le vécu ultérieur leur ajoute de l’éclat en les extrayant, en quelque sorte, de la gangue de l’immédiateté pour les éclairer par le recul ».
Ibrahima Gaye, ancien Directeur général du « Le Soleil »