Le Bureau Exécutif National de la Fédération des Acteurs de l’information et de la communication du Sénégal (FACS) s’est réunis ce vendredi 23 Juillet pour statuer sur un communiqué conjoint publié sur le site du Ministère de la culture et de la communication et signé par des représentants de quatre organisations d’acteurs de la Presse que sont le CEDEPS, l’APPEL, l’URAC et le SYNPICS, se présentant comme membres du Conseil de gestion du futur Fond d’Appui et de Développement de la Presse (FADP) prévu par le nouveau code de la presse mais non encore opérationnel.
Dans son contenu, ce dit communiqué a édicté un certain nombre de critères d’éligibilité des entreprises de presse à la traditionnelle subvention d’aide à la presse (un quitus fiscal, une attestation de cotisation à l’IPRES et à la Caisse de Sécurité Sociale, des contrats de travail avec des agents des organes de presse signés par l’inspection du travail etc) ; critères d’éligibilités draconiennes et discriminatoires empruntés à ceux exigés pour accéder aux financements prévus dans le cadre du Fonds d’appui et de développement de la Presse qui n’a pas encore reçu de dotations financières à ce jour.
Autrement dit, ce Conseil pour des raisons obscures et inavouables d’écarter la majeure partie des organes de presse sénégalais (dont une centaine d’organes de presse en ligne), de l’aide à la presse dotée cette année d’une enveloppe de 700 millions de FCFA, veut appliquer à cette dernière par anticipation des critères d’éligibilités prévus pour le futur Fond d’appui et de Développement de la Presse (FADP) qui est censé être un fond de financement des entreprises de presse et non une subvention d’appui à la presse.
Le Bureau de la FACS tient d’abord à relever plusieurs irrégularités dans la décision du soit disant Conseil de gestion du FADP.
La première irrégularité, c’est la composition non inclusive et arbitraire de ce conseil en ce sens qu’il est loin de représenter tous les segments de la Presse d’une part, et d’autre part, ne compte pas en son sein de représentant du Ministère en charge des finances et du Budget qui assure pourtant la tutelle financière du FADP tandis que le Ministère de la culture assure la tutelle technique comme le prévoit le Décret 2021-178 du 27 Janvier 2021 portant mode d’organisation et de fonctionnement du FADP. La présidence de la République du Sénégal contrairement à d’autres fonds publics similaires, n’a pas non plus de représentant dans ce Conseil.
La deuxième irrégularité tient au fait qu’un groupe de quatre organisations de la presse ne peut se substituer ni au Ministère des finances et du budget, ni à l’Assemblée Nationale pour décider de la destination de fonds publics, et ce, sans aucune base légale puisque la Loi de finance 2021 n’a pas prévu de dotation pour le FADP comme elle l’a prévue pour le crédit hôtelier en le dotant de 5 milliards de FCFA. Par conséquent, en aucun cas, les 700 millions prévus pour l’aide à la presse de cette année ne peuvent être utilisés comme première dotation du FADP sans passer par une Loi de finance rectificative.
Compte tenu de toutes ces irrégularités, le Bureau de la FACS considère que cette décision du Conseil n’est ni plus ni moins qu’une forfaiture visant à détourner l’aide à la Presse à d’autres fins contrairement à sa vocation initiale de subvention d’appui aux entreprises de presse. Cela s’appelle un détournement d’objectif au mépris de toutes les règles de gestion de deniers publics, et à l’insu de la tutelle financière du FADP et de l’Assemblée Nationale qui vote les Lois de finances.
Le Bureau de la FACS condamne fermement cette démarche illégale et discriminatoire d’administration de l’aide à la presse au profit d’une poignée d’entreprises pour lesquelles les critères retenus par ce Conseil de gestion du FADP ont été taillés sur mesure avec des arguments fallacieux. Le Bureau de la FACS dénonce avec la dernière énergie ce qu’elle considère comme une entreprise d’accaparement de l’aide à la presse par une bande de cagoulards et de copains qui tient en permanence en otage les autorités du ministère de la culture et de la communication au détriment de la grande majorité du corps de la presse.
Dans ce contexte de crise sanitaire qui a fini de mettre par terre toutes les entreprises de presse sans exception ; grandes ou petites, formelles et informelles, vouloir corser les critères d’accès à une subvention étatique pour la quasi totalité des acteurs, relève d’une impertinence inqualifiable et absurde d’autant que cette subvention doit aider les entreprises à se préparer à se rendre éligibles en 2022 au FADP pour lever des financements conséquents et non plus se contenter de miettes.
Afin de mettre un terme à cette forfaiture que veut orchestrer un petit groupe d’acteurs, le Bureau de la FACS en appelle à la vigilance de l’Etat et à l’arbitrage du Président de la République M. Macky Sall qui a maintes fois manifesté sa volonté d’aider les acteurs des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire et économique dont les secteurs de la presse et du tourisme à travers notamment plusieurs mesures de soutien aux entreprises contenues dans le Plan de résilience économique et social et le PAP 2 A.
La FACS exige du Ministère de la Culture et de la Communication de surseoir immédiatement à cette décision du Conseil de Gestion du FADP jusqu’ à ce que le FADP soit effectivement opérationnel et doté de ressources conséquentes au même titre que d’autres fonds publics d’appui au secteur privé comme le crédit hôtelier. Elle se réserve en outre le droit de saisir toutes les institutions concernées par la subvention d’appui à la presse et d’organiser une conférence de presse dans les jours à venir si le Ministère ne met pas un terme à cette mascarade.
Le Bureau exécutif national
A propos de la FACS :
La FACS est une Association faitière de la presse dans sa diversité (presse écrite, télé, radio et presse en ligne), composée de personnes physiques travaillant dans le secteur des medias (journalistes, cameraman, techniciens, preneurs de sons, infographistes, webmasters, développeurs web, agents de marketing digital, distributeurs de presse etc), et de personnes morales (entreprises de presse, cabinets de Communication). Elle a reçu son Récépissé d’association en 2014 et travaille à la mise à disposition de ses membres des mécanismes de protection sociale alternatifs, à travers un ensemble d’instruments de prise en charge sanitaire, de prévoyance et de sécurité financière.