Pour rappel c’est au mois de mai 2019 que l’État du Sénégal par le billet du régime appelait les acteurs politiques, ceux de la société civile, les observateurs du processus électoral à un dialogue national sur les questions politiques, sociales et économiques. Cette initiative a été saluée à l’époque par toute la nation, sans réserve, d’abord en raison des personnalités impliquées dans le processus à l’image du général feu Mamadou Niang, ensuite parce que le dialogue était le canal approprié pour mettre en place les conditions d’apaisement du climat social et politique.
Parmi les questions centrales celle de la modification des articles L.31 et L.32 pour permettre une conformité de la loi électorale au code pénal en son article 34 qui dispose que « Les tribunaux jugeant correctionnellement pourront, dans certains cas, interdire, en tout ou en partie, l’exercice de droits civiques, civils et de famille suivants : 1) de vote ; 2) d’éligibilité ; 3) d’être nommé aux fonctions de juré ou autre fonctions publiques, etc…… » .
D’ailleurs ces deux articles ont été signalés par les auditeurs du fichier qui y voyaient une double condamnation contraire aux droits de l’homme. Leurs modifications ont pourtant été refusées par les mandataires du régime mus par un calcul politicien aussi mesquin que réducteur. Finalement c’est une proposition laissée à l’appréciation du président de la République, promoteur du dialogue. La diligence du chef de l’État devrait consacrer l’avènement d’une démocratie fondée sur le droit, respectueuse des libertés et dans laquelle la dignité et l’égalité seraient garanties à tous les acteurs politiques. C’est dommage qu’il en soit autrement.
L’autre point de désaccord reste le bulletin unique, seul rempart contre la fraude, l’achat de conscience et autres manipulations au jour du scrutin.
Seulement le régime n’est apparemment pas intéressé par le consensus sur les points essentiels et joue sur le ratio parce disant approuver vingt points subsidiaires et snobant les questions majeures du débat.
Pour la mémoire du général Niang qui a dirigé, avec une motivation élevée, les travaux avant de quitter ce monde, le promoteur du dialogue devrait refuser qu’il se termine en queue de poisson. Le dernier salut au général n’honore pas le chef suprême des armées.
Au demeurant ADK appelle l’opposition à considérer davantage la nécessité de se réunir pour faire face à cette dictature qui assombrit les lendemains du Sénégal.
Babacar Diop
Coordinateur National ADK