Le colloque international sur le conseil scientifique aux gouvernements en Afrique de l’Ouest et du Centre, s’est ouvert, ce lundi, à Dakar. Sous le thème porte sur « Nouvelles modalités et nouveaux thèmes pour les avis scientifiques en Afrique de l’Ouest et du Centre : focus sur l’employabilité des jeunes et l’entreprenariat féminin », cette rencontre est une occasion pour le président du Réseau africain des académies des sciences, le professeur Mahouton Norbert Hounkonnou, d’inviter ses pairs à « travailler sans relâche » pour répondre aux besoins des populations et des Etats à travers des productions scientifiques et technologiques innovantes.
« Nous devons travailler sans relâche pour produire et atteindre des performances les plus inédites en matière de sciences, de technologie et d’innovation et faire en sorte que le partage et l’utilisation accrue des connaissances scientifiques nous éclairent davantage sur la nécessité de répondre aux attentes », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Disposer d’un emploi situe l’être humain dans la vie et lui procure toute sa dignité ».
Selon lui, les institutions de conseils que sont les académies des sciences et les conseils économiques et sociaux ne peuvent rester indifférentes à ce défi réel auquel nos Etats sont confrontés.
« Nous ne pouvons apporter des solutions justes et durables à ces maux sans la maîtrise des sciences et des technologies dans la culture du dépassement vis-à-vis des mythes des diplômes et autres tares maintenues et entretenues des générations durant », a fait valoir le professeur Hounkonnou.
A l’en croire, le défi dans ce domaine reste « immense mais également riche en solutions qu’il génère à travers les transformations technologiques accélérées de la révolution induite et conduite par l’intelligence artificielle et la robotique dont nos pays se doivent de jouer aussi les premiers rôles en tant qu’acteurs et non simples consommateurs (…) ».
Ce projet amorcé en 2019 consiste à « réfléchir sur les moyens de développer le conseil technico-scientifique en Afrique de l’Ouest et du Centre ». en vue de favoriser « sa prise en compte dans la formulation et la mise en œuvre des politiques publiques », a expliqué le professeur Madiagne Diallo, son chercheur principal.
Selon lui, il s’agit de réunir différents experts en provenance de six pays de la sous-région (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Sénégal), pour les amener à mettre en place une plateforme de volontaires et de spécialistes sur les problèmes en cours, dans l’optique d’apporter des solutions idoines en accord avec les politiques publiques élaborées par les décideurs.
Madiagne Diallo a préconisé, dans cette perspective, la mise en place d’un centre africain de formations des conseillers d’Etat capables d’assumer une telle mission, en prenant en compte les différentes étapes du processus décisionnel, à travers des données probantes, à savoir l’information utile qui enclenche la décision.
La finalité de ce processus est d’« accompagner les pouvoirs publics à trouver des solutions réfléchies aux questions urgentes, en mettant à leur disposition des outils d’aide basés sur des résultats scientifiques », selon le président de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, le professeur Daouda Bâ.