Le Président de la République, Macky Sall est-il resté toujours le maître du jeu et du…je politique au Sénégal ? Une question à mille balles et qui, de toute évidence, est très loin d’être saugrenue. De gros sous ! Du moins, si l’on s’attèle à jeter un regard lucide sur l’évolution de la situation socio- économique et politique. Oui, Dieu est Grand mais, «Koor» Marème n’est pas petit. Concédons-le, au moins.
Les malheureux événements du mois de Mars dernier relatifs à l’affaire de mœurs mettant en cause Ousmane Sonko et Adji Sarr avaient poussé certains à sous-estimer la force de frappe du régime du Président Macky. Que nenni ! Comme qui dirait que cette crise a donné d’aplomb au locataire du Palais de l’Avenue Roume. Ne dit-on pas que la crise est un levier et un levain capable de nous propulser vers l’avant. Paraphrasons l’économiste français Alain Minc qui nous instruit : «La politique se nourrit de la crise mais, la crise, elle, ne nourrit pas les hommes ».Fin de citation.
Le Président de la République qui a donné la date de l’organisation des élections locales tant reportées, vient de foncer dans la campagne (ici, le monde rural) et ses opposants l’accusent d’anticiper (avant l’heure) sa campagne…électorale. Entre bains de foule, inaugurations d’infrastructures de dernière génération (hôpitaux à Karine et Kédougou, routes, CFP etc.) et dotations de matériels agricoles, le Chef de l’Etat pactise avec les populations en mettant du baume à ces cœurs…meurtris par les affrontements sanglants ayant coûté 13 pertes en vies humaines. Et pendant ce temps, les principaux opposants à son régime sont restés dans la fraîcheur de Dakar et investissent les médias pour le mettre à la vindicte populaire.
Les animateurs de ce camp d’en face n’ont vraiment rien appris des leçons du passé sinon, pourquoi agir de la sorte ? Pourquoi ils ne quittent pas leurs salons dorés de Dakar pour aller à la pêche de voix ? Une sagesse populaire nous enseigne : «Il ne faut pas attendre la veille du marché pour engraisser sa poule». Réunis essentiellement (on y compte des responsables de la société civile et mouvements citoyens, sociaux) autour du Mouvement pour la Défense de la Démocratie(M2D), ils projettent de battre le macadam, ce vendredi. Un bon moment et une belle occasion saisie par «Buur» Sine Ak Fouta pour regagner le Nord (Saint-Louis et Matam). Le tapis…rouge aura-t-il raison du «tampi» ? Attendons d’y voir plus clairement.
*Journaliste