Trois jours après cet accouchement hors norme, par césarienne, la mère et les bébés « se portent bien », selon le gynécologue obstétricien de la clinique privée de Casablanca. La mère, originaire de Tombouctou et âgée de 25 ans, avait été évacuée il y a un mois du Mali.
La situation reste évidemment fragile pour des nourrissons poids plume : les neuf bébés pèsent entre 500 grammes pour les deux plus petits et 1 100 grammes pour le plus « lourd ». Le docteur Yazid Mourad, de la clinique Aïn Borja qui a pris en charge Halima Cissé et pratiqué la césarienne mardi, donne des nouvelles plutôt rassurantes.
« Donc, la maman a passé une nuit en réanimation le premier jour. Elle est désormais dans sa chambre. On la surveille, il faut l’accompagner un peu sur le plan psychologique. Jeudi, elle est passée voir ses bébés et elle va essayer de les toucher, pour que le contact soit fait. »
Du côté des bébés aussi, la situation est sous contrôle, ajoute le docteur Mourad : « Les bébés aussi vont bien. Il y a des bébés qui sont extubés. Pour l’instant, tous les neuf se portent bien, espérons que cela continue. Je dis toujours : c’est au jour le jour. »
Pour ces tout petits bébés, cinq filles et quatre garçons, il faut envisager six à huit semaines d’hospitalisation. Dans de telles circonstances, une infection peut être fatale. Neuf enfants vivants en une grossesse, c’est une première mondiale.
Halima Cissé est déjà la mère d’un enfant. Elle avait d’abord été transférée mi-mars de Tombouctou au centre hospitalier universitaire du Point G à Bamako, puis évacuée vers le Maroc le 30 mars. La césarienne a été pratiquée à sept mois de grossesse et alors qu’aux échographies sept bébés avaient été signalés, ce sont finalement neuf enfants qui sont nés au Maroc.