(Agence Ecofin) – Face à la contestation croissante de cette monnaie, jugée « coloniale » par de nombreux Africains, les présidents Macron et Ouattara ont annoncé en 2019, la fin du franc CFA.
La Banque de France a entrepris le transfert de 5 milliards d’euros de réserves de change à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). L’institution « est en train de transférer des fonds qui appartenaient aux Etats africains », a indiqué mardi 4 mai une source proche du dossier, rapportée par l’AFP.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la réforme du franc CFA dévoilée en décembre 2019, à Abidjan (Côte d’Ivoire), par les présidents français et ivoirien, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara. Les deux chefs d’Etat avaient alors annoncé la fin du franc CFA qui sera remplacé par l’Eco et la suppression de la réserve d’argent des Etats africains sur un compte du Trésor français.
« Le franc CFA cristallise de nombreuses critiques et de nombreux débats sur la France en Afrique. J’ai entendu les critiques, je vois votre jeunesse qui nous reproche de continuer une relation qu’elle juge postcoloniale. Donc, rompons les amarres », avait alors déclaré Emmanuel Macron.
Avec ce transfert, c’est l’un des symboles les plus critiqués de la monnaie qualifiée de « coloniale », outre la présence de la France dans les instances de décision monétaires et le nom même de franc CFA, qui vient de disparaître.
Considéré comme un frein à l’émergence des économies des Etats qui l’utilisent, tant par des économistes comme le Sénégalais Ndongo Sylla et le Togolais Kako Nubukpo, que de nombreux activistes, le franc CFA empoisonne depuis de longues années les relations entre la France et certaines de ses anciennes colonies africaines.
Stéphane Alidjinou