Monsieur le Président
Le recrutement de 65 000 jeunes sur tout le territoire, dès le mois de mai 2021 est un pas dans la bonne direction. Comme vous le savez, chaque année au Sénégal, 200 000 jeunes arrivent sur le marché de travail, selon le ministère de l’Économie.
Pour moi, le ministre de l’Économie Monsieur Amadou Hott en lançant un appel au secteur privé a compris que le rôle de l’Etat est d’encourager les recrutements des jeunes auprès des entreprises du secteur privé.
Son plan d’urgence vise en effet à accélérer la création d’emplois et d’auto-emplois, de renforcer et d’élargir la formation professionnelle et de pérenniser ce dialogue entre les jeunes, l’État et le secteur privé, avec un axe fort la promotion des investissements prioritaires créateurs d’emplois.
Il convient de saluer l’initiative du président de Sept Afrique Sarl, Monsieur Mohamed Fall Al Amine, qui a convaincu lors du deuxième Meet UP 2021 tenu à Dakar le 10 avril dernier, 250 directeurs généraux du secteur privé de prendre en stage 10 jeunes pour les former et leur offrir éventuellement un emploi.
Juste après le début de la crise du Covid 19, le Cercle de Réflexion Stratégique pour un Sénégal Emergent CERSSEM fondé et dirigé par Magatte Diop (Président de Peacock) dont je suis le vice-président avait proposé à l’état de financer les petites et moyennes entreprises, les startups et les SFD.
Quand 60% des avoirs des banques sont détenus par 4 banques non sénégalaises il serait difficile de soutenir l’émergence économique avec une forte composante social.
L’acuité du problème de l’immigration clandestine ne peut être envisagée que sous le sceau de la création d’une banque privée avec une capitalisation appropriée à l’instar de Attijari au Maroc, United Bank Of Africa au Nigeria et Nsia en Côte d’Ivoire.
La jeunesse sénégalaise a besoin de véritables solutions durables. En effet, les pistes que le président a choisi conduisent à une action à court terme avec beaucoup de mécontents. D’un côté on propose d’ajouter des milliards a une démarche partialement efficace et de l’autre on ne trouve pas de mécanismes performants pour lancer des entrepreneurs donc des emplois (100 000) immédiatement.
Quand les moins de 35 ans représentent 76% de la population, le plan d’urgence de 450 milliards de FCFA sur trois ans proposé par l’Etat, est à mon sens insuffisant et mal orienté. Pour arriver à recruter 200 000 personnes par an, l’Etat devrait embaucher 4 personnes toutes les 10 minutes. Cela me paraît difficile à atteindre même pour le secteur privé.
Il est urgent de mettre en place un cadre de réflexion sous forme de conseil permanent basé sur des actions constantes, au-delà des circonstances et des événements qui marquent dans le temps et dans l’espace, la vie de tous pays.
C’est là tout le sens de la démarche du Conseil Présidentiel Stratégique sur les Politiques Economiques et Monétaires qui propose un partenariat public- privé de type nouveau présidé par le président Macky Sall et qui devrait aboutir à la naissance d’un comité permanent.
Basé sur les synergies entre les Ministères de l’Economie et des Finances, le Ministère de la Microfinance, le Ministère de l’Economie Numérique, le Ministère de l’Economie Maritime et le Ministère du Pétrole et du Gaz ainsi que des leaders d’opinion économiques locaux et internationaux, d’éminents économistes et des experts techniques issus du milieu universitaire, du secteur informel, du secteur privé, des syndicats, de la communauté, des groupes de réflexion et d’autres groupes, il sera un adjuvent précieux de l’évaluation des politiques.
Ce Conseil Présidentiel Stratégique pourra servir de forum pour des discussions approfondies et structurées sur les nouvelles politiques nationales de développements économiques et faciliter le lien social, solidaire et économique afin d’assurer l’évaluation et le suivi de l’exécution diligente des résolutions du Conseil par le gouvernement, le secteur privé et les partenaires sociaux
Le Conseil Présidentiel Stratégique sur les Politiques Economiques et Monétaires aura pour objectifs est de lever (444) quatre cent quarante-quatre milliards de francs CFA pour le financement de l’économie sociale, solidaire et sanitaire, à destination des PME, des ETI et des grandes entreprises sénégalaises sous le vocable de SOCIAL BUSINESS.
La levée de fonds servira à la restructuration des entreprises existantes en difficulté et le développement de petites et moyennes entreprises au Sénégal par le financement des sociétés de financement décentralisé.
Nous pensons aussi que nous devrions optimiser la part des transferts d’argent qui représentent plus de 453 milliards de dollars en 2018 vers les pays africains (source Banque Mondiale) soit une croissance de 6.3% par rapport à l’année précédente.
Cette politique ambitieuse est destinée à permettre de favoriser le recrutement de milliers de sénégalais par les entreprises bénéficiant de crédit par la voie d’une démarche très volontariste afin de trouver les voies et moyens de facilitation de l’accès au crédit, au travail des femmes, des jeunes et des acteurs du secteur informel.
Je propose que le Président organise une réunion préparatoire qui devrait se concentrer sur les tendances actuelles de l’impact du Covid sur l’économie et la mise en œuvre d’un programme de financement des entreprises publiques et privés afin de lancer un recrutement massif des diplômés pour soutenir l’activité économique.
Ce Conseil Présidentiel stratégique approfondira la réflexion sur le rôle de l’État dans la conduite de projets axés sur la mission et les défis, y compris la promotion d’un nouveau paradigme pour l’emploi des jeunes pour le pays.
WADE Abdoul Aziz
Vice-Président CERSSEM
Vice-Président W&L SAS