Dans la lutte contre les maladies zoonotiques, la fièvre de la vallée du Rift occupe une grande place. Cette maladie qui infecte aussi bien les animaux que les êtres humains, est mortelle. Hier mardi 20 avril 2021, lors de la clôture de l’atelier sur l’approche One Health, les vétérinaires ont demandé une meilleure prise en charge de la pathologie.
‘’On a noté une apparition de la maladie de la vallée du Rift en septembre dernier, au niveau de la faune sauvage, chez une gazelle dans une réserve. La maladie s’est propagée chez des animaux domestiques dans la région de Saint-Louis. Plus précisément dans les villages de Bango et de Maka Diama. Beaucoup de cas de mortalité ont été enregistrés dans des fermes privées de bovins laitiers. Pendant plus de deux mois, des morts d’animaux sont survenus à Saint-Louis et à Matam’’.
Cette révélation a été faite par le chargé de la Surveillance épidémiologique et des maladies animales au niveau du ministère de l’Elevage et des Produits animaliers, le docteur vétérinaire Madoune Badiane. C’était lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de formation des journalistes sur l’approche One Health, qui se tenait à Dakar, depuis dimanche dernier.
La maladie, a fait-il savoir, s’est manifestée à Fatick chez les humains sans qu’aucun décès n’ait été signalé. La fièvre de la vallée du Rift est une maladie zoonotique qui se transmet de l’animal à l’homme et vice-versa. Mais aussi une maladie vectorielle. Les vecteurs qui transmettent cette maladie sont les moustiques.
Selon le vétérinaire, c’est une maladie périodique qui vient avec des circonstances favorisantes comme des pluies exceptionnelles qui génèrent une pullulation des moustiques et l’émergence de cette maladie. ‘’C’est une maladie très virale. Chez les animaux, par exemple, on note comme conséquence des avortements massifs chez les femelles gestantes et une grande mortalité chez les jeunes animaux de moins de 2 mois. ‘’A cet âge, ces animaux payent le plus lourd tribut à cette maladie’’, a indiqué le spécialiste.
Chez les humains, la maladie se manifeste par une fièvre, des douleurs musculaires et articulaires. ‘’La fièvre peut être mortelle‘’, a-t-il précisé, avant d’évoquer les difficultés observées en matière de prise en charge des malades.
‘’Il faut vacciner au niveau des foyers et mener une lutte anti-vectorielle. On doit également agir sur la multiplication des moustiques, avec le désherbage et la pulvérisation des points d’eau’’, a, en outre, conseillé le Dr Badiane.
Au Sénégal, il existe 12 zones à risque réparties entre cinq régions au moins. Dans ces zones, sont installés des troupeaux-sentinelles qui vont révéler la présence de la maladie dès les premiers instants. Mais, renseigne le vétérinaire, ‘’on n’attend pas cela : chaque année, à la veille de l’hivernage, le sang des animaux est prélevé’’ en vue de détecter la présence du virus.