En 1994, l’homme de 65 ans, actuellement vicaire de l’église de Montlieu-la-Garde, en France, aurait livré plusieurs de ses paroissiens de la localité de Mubuga au Rwanda, aux milices Interahamwe alors qu’ils fuyaient leurs assaillants. Il était recherché par la justice rwandaise depuis des années.
La justice française a ordonné l’arrestation du prêtre Marcel Hitayezu soupçonné d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda. C’est ce que rapportent plusieurs médias, citant des sources proches du dossier.
Cet homme d’Eglise catholique est soupçonné d’avoir facilité le massacre de plusieurs de ses paroissiens durant le génocide. Selon des témoignages recueillis par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), dans l’ancienne paroisse du prêtre située à Mubuga, dans le sud du Rwanda, Marcel Hitayezu aurait privé d’eau et de nourriture les hommes et les femmes réfugiés dans son église avant que ceux-ci ne soient massacrés par la milice génocidaire hutu des Interahamwe.
En 2015, Kigali avait déjà émis contre lui un mandat d’arrêt international, mais les autorités françaises avaient refusé de l’extrader prétextant une « absence d’une définition précise » du terme de génocide, présentée par la justice rwandaise dans ce dossier. Ayant également la nationalité française, l’homme de 65 ans, installé depuis plus de 20 ans en France, était devenu le vicaire de l’église de Montlieu-la-Garde, située dans le sud-ouest de la France.
Son arrestation qui a eu lieu le mercredi dernier, intervient en pleine remise en question du rôle de la France dans le génocide Rwanda, avec notamment la publication du rapport Duclert qui accuse l’hexagone d’être resté « aveugle » face à la préparation du génocide de 1994.
Sous Emmanuel Macron, Paris a entamé un processus de dégel des relations avec le pays des mille collines en essayant notamment de faire la vérité sur le rôle de son pays dans ces atrocités qui ont coûté la vie à 800 000 personnes.
On estime que la France a servi de terre d’accueil à certaines figures importantes du régime génocidaire qui était au pouvoir au Rwanda en 1994. Ainsi, en mai 2020, l’homme d’affaires Félicien Kabuga, considéré comme le « financier du génocide rwandais » a été arrêté à Asnières-sur-Seine au nord-ouest de Paris après plus de 25 ans de cavale.
Moutiou Adjibi Nourou