Encore une fois, une de trop! Une énième vie gâchée dans des conditions scandaleuses, par manque de conscience professionnelle, ou peut-être par volonté délibérée de sacrifier la vie d’une gamine innocente… Dimanche 11 Avril, Abobo PK 18.
Dès les premières heures de la matinée, l’épouse de Gabo Lévy subit des contractions. Alerté devant les douleurs de sa femme, Lévy sollicite l’aide de sa belle-mère, qui vient prestamment au secours de sa fille.
Destination, la maternité d’Abobo-Agoueto. A 11 heures, la dame accouche.
Quelques heures plus tard, les services hospitaliers contactent Lévy au téléphone, et lui apprennent le décès de sa fille. Abattu par la mort de sa fille, il se rend sur les lieux peu après 15 h.
Les sages-femmes lui remettent le corps de l’enfant prétendument morte, et lui signifient que l’enterrement est de son ressort.
Ce n’est qu’après être sorti de l’hôpital que Lévy fait un constat qui le laisse sans voix.
Sa fille respire encore. Lévy n’en revient pas. Mais, c’est pourtant la triste réalité!
Les sages-femmes en service ce Dimanche 11 Avril dans cette maternité, ont bel et bien enveloppé l’enfant, la laissant pour morte, de 11 h à 15 h, sans que sa mère n’ait eu le droit de l’allaiter.Comment peut-t-on oser une attitude aussi criminelle?! Désabusé, Lévy retourne faire des remontrances à ces accoucheuses sans âme, qui essaient de lui servir une version des plus saugrenues, selon laquelle, le fait que l’enfant respire encore, relève du miracle divin.
Certes, il bouille de colère! Mais, il faut faire vite pour sauver la vie de la fillette. Il fonce tout droit vers le service de pédiatrie du CHU de Treichville. Le spécialiste qui le reçoit, place l’enfant sous assistance respiratoire.
Jusqu’à ce qu’à 23 h, un autre coup de fil vienne lui annoncer, le décès, cette fois confirmé, de sa fille. Cette injustice, Gabo Lévy refuse de la passer sous silence.
S’il est conscient que le fait de poursuivre ces sages-femmes ”criminelles” ne peut en aucun cas lui ramener son enfant, il tient tout de même à se battre, rien que pour la justice, pour que demain, d’autres vies soient épargnées.
En attente de la version de la maternité incriminée, ce nouveau scandale, constate-t-on, dénote de la défaillance alarmante du système de prise en charge sanitaire en Côte d’ivoire, un pays supposé avoir atteint le cap de l’émergence à l’horizon 2020.