Au pouvoir depuis 2016, le président Patrice Talon était candidat pour un second mandat, lors de l’élection du dimanche 11 avril. La CENA parle d’un taux de participation de 50% contre 26,7% pour la plateforme des organisations de la société civile.
Au Bénin, le président sortant Patrice Talon (photo) vient de remporter l’élection présidentielle avec 86,37% des suffrages exprimés. C’est ce qu’indiquent les résultats provisoires de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Elu en 2016 pour un premier mandat, l’ancien roi du coton devrait donc diriger le pays pour les cinq prochaines années. Sa réélection intervient dans un contexte tendu qui a engendré des violences pré-électorales, ayant fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon certaines sources. Ses opposants l’accusent en effet d’avoir « verrouillé » l’élection présidentielle du dimanche dernier en excluant les principaux poids lourds d’une opposition qui n’a finalement été représentée que par deux candidats, considérés par certains observateurs comme des « figurants ».
Si cette réélection surprend peu de personnes, il faut noter que c’est le taux de participation qui était le principal enjeu du scrutin. D’après la CENA, il est de 50,17%, soit un taux nettement plus bas que celui de l’élection de 2016 qui était de 64% au premier tour. Cependant, ce taux contraste fortement avec les prévisions alarmistes des observateurs en raison des tensions pré-électorales et de l’appel au boycott des opposants du Front pour la restauration de la démocratie (FRD). D’ailleurs, le lundi 12 avril, la plateforme des organisations de la société civile (OSC) annonçait un taux de participation de 26,47% et dénonçait des tentatives d’intimidation des électeurs.
Notons que le candidat Alassane Soumanou recueille 11,29% des voix tandis que Corentin Kohoue en totalise 2%.
Selon la nouvelle Constitution révisée en novembre 2019, le dirigeant devrait prêter serment le 23 mai, contrairement à l’ancienne constitution de 1990 qui fixe la date de la prestation de serment au 6 avril. Patrice Talon sera assisté de Mariam Chabi Talata, sa colistière, qui deviendra sa vice-présidente, une modification apportée par la nouvelle Constitution.
Rappelons néanmoins que les résultats sont susceptibles de recours et doivent d’abord être validés par la Cour constitutionnelle, avant d’être définitifs.
Moutiou Adjibi Nourou