L’activité de la pêche reprend correctement à Rufisque. Son quai de pêche, qui polarise plusieurs communes, entend jouer son rôle de premier plan pour donner de l’emploi malgré quelques problèmes rencontrés. Visite guidée.
C’est un spectacle habituel ! Tous les jours, du matin au soir, des pêcheurs artisanaux comme de grands bateaux débarquent à la plage de Ndépé de leur retour de pêche. Des femmes avec des étals pas très garnis et des mareyeurs, dans une véritable ambiance de capharnaüm, attendent la moisson. Au moment du débarquement, ça va dans tous les sens. Certains poissons sont vendus à la criée par certaines dames et d’autres directement embarqués dans de gros camions frigorifiques pour être vendus dans les marchés aux poissons. Le quai de pêche revit malgré les conséquences de la Covid-19. Il couvre tout le département de Rufisque et accueille des milliers de visiteurs par jour, selon son président Ibrahima Mar, plus connu sous le nom Mar Ndao.
2 millions de FCfa de recettes par mois
« Des centaines de milliers de personnes viennent, ici, chaque jour. Ils quittent Kounoune, Bambilor, Yene, Dialaw Bargny », dit-il. Quelque 8 collecteurs se chargent de veiller au bon fonctionnement de ce lieu qui arrive à faire interagir des milliers d’emplois, allant des pêcheurs aux mareyeurs, en passant par les transporteurs, les vendeurs à la sauvette, les restaurateurs et tous les métiers qui gravitent autour du business du poisson. Une véritable mission complexe que se sont assignés Ibrahima Mar et compagnie. Le 3e président du quai de pêche définit son rôle : « la gestion d’un quai de pêche est un acte de concessions et de sous-concessions. L’Etat concède aux mairies qui font des sous-concessions aux acteurs de la pêche. A notre niveau, on gère l’hygiène, la sécurité et la transparence. On est garant de la sécurité et du bien-être de tous celles et ceux qui fréquentent ou qui travaillent sur les lieux ainsi que le respect des normes d’hygiène européennes ».
Le quai de pêche vit de petites recettes payées par les occupants du lieu. Il peut collecter jusqu’à 2 millions de FCfa par mois. Rufisque, comme toutes les contrées Leboue, est une ville où la principale économique demeure la pêche
Un secteur pourvoyeur d’emplois
Auparavant, le quai de Rufisque fonctionnait en plein régime pendant toute l’année. Mais ce n’est plus le cas depuis quelques temps où il marche en mode turbo durant une bonne partie de l’année. Mais, le pic de saisonnalité du quai de pêche de Rufisque se situe entre avril et septembre. Une période qui coïncide avec une forte richesse des ressources halieutiques sur les côtes de Rufisque.
Pour donner de l’emploi aux jeunes de la ville, la pêche semble être la meilleure option à condition que les ressources halieutiques soient bien préservées, selon Ibrahima Mar, qui indique que « si notre mer est préservée, le président de la République ne se fera pas de souci concernant l’emploi des jeunes. »
La pêche fait tourner Rufisque. Pour preuve, « lorsque la moisson des pêcheurs est faible, tous les autres secteurs le ressentent à Rufisque », affirme le président du quai de pêche. M. Mar ajoute que la pêche représente « une chaine qui part de la mer aux marchés les plus reculés du pays. La pêche fait travailler beaucoup de père des familles surtout à Rufisque ».
Difficultés
Parmi les problèmes rencontrés, à ce jour, par le quai de pêche, figure en bonne place l’insécurité qui gagne du terrain. Les agressions commencent à devenir récurrentes : « les femmes sont très souvent agressées lorsqu’elles rentrent tard. A une certaine heure de la nuit, il est impossible de passer, ici, sans se faire agresser. Même en plein jour, des cas de vols sont notés ». Le manque d’éclairage public dans les parages fait que cet espace n’est plus un abri où l’on pouvait, habituellement, arriver à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. À cela s’ajoute, la drogue qui circule dans le quai de pêche.
L’absence de financement pour les acteurs de la pêche constitue un véritable handicap pour les pécheurs qui entendent vivre de cette activité, selon toujours les acteurs de la pêche.