Il s’agit de la plus grande attaque contre une prison nigériane ces dernières années, dans une région où les velléités séparatistes du groupe indépendantiste du Biafra sont déjà source de tension.
Plus de 1800 détenus se sont échappés de la prison d’Owerri au sud-est du Nigeria, dans la nuit du 4 au 5 avril 2021. L’information a été confirmée le lundi 5 avril 2021 , par les services pénitentiaires nigérians dans un communiqué.
« La prison d’Owerri […] a été attaquée vers 2h 15 du matin lundi par des hommes armés non identifiés qui ont libéré de force 1844 détenus », a indiqué le communiqué, ajoutant : « des témoins ont raconté avoir vu un nombre important d’hommes armés à bord de pick-up […] Ils ont aussitôt attaqué le personnel de la prison avant de faire exploser la porte principale ».
L’attaque a eu lieu dans l’Etat d’Imo connu pour avoir fait partie de l’ancienne République sécessionniste du Biafra, un Etat qu’essaye de recréer le mouvement indépendantiste IPOB (The Indigenous People of Biafra). Celui-ci a d’ailleurs nié être à l’origine de l’attaque par la voix de son porte-parole, Emma Powerful.
Rappelons qu’en octobre 2020, lors des manifestations du mouvement END SARS qui avaient dégénéré en émeutes, plus de 200 détenus s’étaient échappés d’une prison de Benin City, selon des informations rapportées par plusieurs médias. En décembre, 38 autres prisonniers avaient réussi à s’évader d’un autre centre de détention dans l’Etat d’Enugu.
Alors que l’insécurité est l’un des principaux maux qui minent la stabilité du pays le plus peuplé d’Afrique, ce nouvel épisode devrait à nouveau alimenter les critiques contre le gouvernement de Muhammadu Buhari, dont le bilan sur le plan sécuritaire est assez décevant.
D’après les autorités de l’Etat d’Imo, « la situation est sous-contrôle » et les habitants peuvent « vaquer à leurs occupations ». Dans l’Etat voisin d’Abia, un couvre-feu a été mis en place de 22 heures à 6 heures du matin à la suite de cette attaque.
Moutiou Adjibi Nourou