Depuis la levée du couvre-feu à Dakar et à Thiès, les sénégalais ne cessent de renoncer aux mesures barrières.
Curieusement d’ailleurs, notre pays enregistre une tendance baissière aussi bien au niveau des cas de contamination que de mort. Nous avons connu zéro cas pendant ces derniers jours avant d’enregistrer deux cas avant-hier.
Une situation qui encourage le sénégalais lambda a enterré la pandémie et à retourner à ses activités quotidiennes.
Car, bizarrement, peu de gens portent le masque en public. Les transports en commun sont à nouveau bondés de monde et il n’y a plus de respect de la distanciation sociale.
Pis, les spectacles notamment de lutte ont repris et les meetings et autres rassemblements politiques sont notés notamment du côté de la majorité au pouvoir.
Pendant ce temps bien sûr, des lieux comme la grande mosquée de Dakar restent fermés.
Si en effet certaines personnes sont encore conscientes des risques que constituent le non-respect des mesures barrières, la grande masse, elle, fait tomber le masque.
Certes, la campagne vaccinale se poursuit. Mais, la polémique sur le vaccin Astra Zeneca n’est pas pour faciliter les choses.
Certains pays comme l’Allemagne et la France ont préféré adopter le principe de précaution en suspendant les opérations de vaccination pour ce qui concerne Astra Zeneca.
En Afrique et au Sénégal notamment, les autorités sanitaires y compris, ne voient pas d’inconvénient à ce que les opérations se poursuivent.
Rappelons d’ailleurs que selon la BBC, notre pays fait partie de ceux qui ont reçu des dons de Astra Zeneca de l’Inde au même titre que d’autres pays comme le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC), le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, l’Eswatini, le Botswana, Maurice et les Seychelles.
L’explication viendrait du fait que ces vaccins sont plus accessibles, à bon marché et se conservent plus facilement.
Mais, au Sénégal comme ailleurs, cette polémique a créé une réticence de se vacciner chez beaucoup de citoyens.
Et tous ces facteurs combinés ne sont pas du tout pour faciliter la lutte contre le coronavirus qui continue son bonhomme de chemin dans notre pays.
Malheureusement, la population, en général, semble avoir tourné la page et nous nous acheminons vers des fêtes religieuses sources de grands rassemblements et de grands mouvements de foules.
C’est dire à quel point il est important de maintenir le niveau d’alerte le plus élevé possible afin d’éviter une troisième vague qui n’est pas du tout impossible.
Car, des pays comme la France, l’Italie et autres sont en plein dans la troisième vague avec des variants qui rendent le taux de contamination très élevé.
Le fait de dormir sur nos lauriers rendrait la situation plus difficile à gérer si jamais le taux de contamination montait en flèche.
Malheureusement, nous avons perdu plus de mille personnes, ce qui devrait nous pousser à éviter tout laxisme et tout triomphalisme.
Il est déplorable cependant de noter que ce sont les autorités qui sont, en la matière, les contre-exemples.
Aujourd’hui, avec les émeutes qui ont tout l’air de ceux de la faim et la levée subséquente des restrictions, beaucoup croient détenir la permission de faire ce que bon leur semble.
Une très mauvaise option pour un virus planétaire à mutation multiple et qui tue.
Nous avons certes souffert d’une année de restrictions et de privations, notre économie est à genou dans plusieurs secteurs notamment le tourisme, le spectacle, etc., mais si nous ne restons pas fermes sur les mesures barrières notamment le port du masque et la distanciation sociale, il ne sera pas étonnant que les contaminations repartent en hausse et les cas graves conséquement.
Nous apprenons mal à vivre avec le virus et les réticences notées çà et là traduisent une insouciance suicidaire que les autorités ne sauraient encourager.