C’est une marche de protestation qui avait été prévue dimanche par les populations de Dougar qui ont finalement au recours à un point de presse suite au veto du préfet. Elles ont d’ailleurs fustigé le comportement de ce dernier qui travaillerait, selon elles, contre les intérêts des résidents. «Un préfet ne doit pas être là pour le privé et on n’acceptera pas que ça passe pour le bonheur du privé», a martelé lors de la rencontre Mme Diop Ndour, mandataire des populations. «Le préfet dit que les populations ont donné leur accord pour une indemnisation de 100 millions de francs. Les propriétaires sont là et aucun n’est d’accord. Nous réclamons juste nos terres», a-t-elle poursuivi.
Pour le coordonnateur du Cadre d’échange, de réflexion et d’action pour le développement (Cerad) de Dougar, l’Etat a mal apprécié le contentieux foncier qui les oppose à Peacock investment. «Dans le rapport sur les litiges fonciers récemment publié, l’Etat dit que les populations de Dougar ne sont pas d’accord sur le projet. C’est mal libellé, car ce sur quoi nous ne sommes pas d’accord c’est le déplacement du site du projet», a en effet estimé Daouda Faye.
Il a fait savoir que les promoteurs, soutenus par «des fonctionnaires véreux», ont délaissé le titre initial de 86 ha pour en brandir un nouveau sur 72 ha, couvrant des pans importants des sept villages de Dougar. Des habitations, vergers et autres avaient ainsi été détruits lors de l’opération de démolition supervisée par la Dscos en 2018. C’est au total 159 ha que Dougar risque de perdre, d’après Diop Ndour.
Et par rapport à la recommandation formulée dans le rapport de l’Etat pour une résolution du problème, les Dougarois se veulent fermes. «Il n’y a eu ni décret ni décision de justice pour légitimer l’expropriation sur ces 72 ha», a indiqué Mme Diop Ndour, soutenant que Peacock n’a aucun titre légal de propriété sur le site. «L’Etat a demandé de régler le problème.
Et sur ce, nous mettons en garde Peacock qui est en train de construire. Nous exigeons un arrêt des travaux d’abord avant toute idée de négociation, en rappelant aussi que ce que nous voulons ce sont nos terres», a-t-elle brandi, demandant l’arrêt des travaux. «Nous n’allons pas étaler sur la place publique ce que nous allons faire, mais s’ils ne s’exécutent pas, à l’expiration du délai on verra bien», a lancé ferme la mandataire des populations.