Ils sont plus de 200 mille par ans sur le marché de l’emploi. Les jeunes sénégalais qui se démêlent comme de beaux diables pour trouver de l’emploi ou leurs places seulement dans la société, ont du mal à voir le bout du tunnel.
A la faveur des dernières manifestations avec son lot de désagréments, le Président Sall, le grand Manitou, avait promis la tenue d’un Conseil national pour la jeunesse avant le 10 avril de cette année.
Or, nous y sommes déjà, le mois d’avril et les fêtes tant religieuses que civiles de ces prochains jours avec les pâques et le 04 avril vont absorber beaucoup de temps et d’engagements.
Et ce qui est sûr, c’est qu’il sera difficile de respecter le deadline ainsi posé. Car, nous en sommes pas du tout aux préparatifs d’un tel conseil qui exige du sérieux et beaucoup de travail.
C’est pourquoi, le Président de la République est très attendu sur cette question lors de son discours du 03 avril.
Il devra apporter des réponses claires à une situation des jeunes de plus en plus préoccupante dans un environnement de morosité économique.
Mais, ce sera loin d’être facile pour ne pas dire impossible. Car, nous avons des tares structurelles et conjoncturelles à corriger. Et jusqu’ici, rien n’est encore entamé en termes de réformes en profondeur.
Tenez par exemple, qu’est-ce qui a été fait pour auditer ces nombreuses structures chargées justement de la promotion de l’emploi des jeunes et de leurs financements ?
Apparemment, rien. Si on prend le seul exemple de la polémique soulevé à propos des 69 milliards du Prodac, ce ne serait pas étonnant que ces différentes politiques battent de l’aile.
Il ne fait aucun doute que beaucoup d’argent ont été engloutis. Mais, il est utile d’évaluer ces différents programmes avant de se lancer dans de nouvelles perspectives.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les 350 milliards risquent de s’évaporer sans que, d’une façon substantielle, la situation de la jeunesse ne change.
Dans le même ordre d’idées, seul un secteur privé performant peut absorber une bonne masse de ces chômeurs. Or, là aussi, notre pays est à la traine avec un environnement des affaires qui favorisent des sociétés étrangères et ne promeut pas toujours l’investissement.
Les entreprises nationales souffrent énormément du contexte de Covid-19 mais également du fait que la dette intérieure n’est pas toujours épongée à temps.
Par ailleurs, les jeunes inexpérimentés et non-accompagnés ne pourront jamais relever le défi en matière d’investissement et de gestion de leurs propres entités.
Toutes ces questions et tant d’autres méritent des discussions franches avec les différents acteurs dont les banques et les institutions de crédit qui font déjà beaucoup avec les femmes.
Ce Conseil donc mériterait d’être organisé pour recueillir les avis des investisseurs qui otn déjà réussi et ceux des jeunes eux-mêmes qui ne manquent pas d’idées.
Les secteurs primaires, secondaires et tertiaires regorgent d’opportunités non-explorées.
Si on prend l’agriculture, le Sénégal est déficitaire en matière de maïs : la demande est plus forte que l’offre.
Et d’autres produits très demandés comme le blé ne sont pas encore cultivés malgré l’existence d’études en la matière.
L’aquaculture offre de réelles opportunités et la transformation des produits agricole par une bonne politique d’industrialisation est timide.
Si nous devrions ainsi cibler tous les secteurs potentiellement productifs, nous allions remplir des pages de chronique.
Les opportunités existent pour ces nombreux jeunes qui ne demandent qu’à servir leurs pays.
C’est pourquoi, l’Etat doit réajuster ses dépenses en réduisant ceux de fonctionnement pour consacrer davantage de moyens à l’encadrement de ces jeunes.
Si rien n’est fait cependant, ‘’la bombe sociale’’ que représente cette jeunesse en déperdition va, un jour, éclater et emporter tout sur son passage.
Ce jour-là, aucune médiation ne pourra calmer la colère de jeunes qui se sentent marginalisés dans leurs propres pays.