Plusieurs ONG pointent du doigt l’implication de Dan Gertler dans le pillage des ressources minières en RDC. Cela avait conduit le département d’Etat américain à imposer des sanctions contre le milliardaire israélien en 2017, mesures qui ont ensuite été levées vers la fin du mandat de Donald Trump.
Le milliardaire israélien Dan Gertler (photo), qui a acquis une partie de sa fortune dans l’exploitation minière en RDC, fait face à de nouvelles restrictions aux Etats-Unis. Le président Joe Biden a en effet ordonné le rétablissement, le 8 mars, des sanctions qui empêchent l’homme d’affaires d’utiliser ses filiales et avoirs américains pour mener des opérations économiques et financières.
Ces mesures avaient d’abord été mises en place en 2017, car Washington accusait M. Gertler d’avoir trempé dans plusieurs affaires de corruption, faisant notamment perdre plus d’un milliard $ au trésor congolais. Cependant, quelques semaines avant la fin du mandat de Donald Trump, ces sanctions avaient été abandonnées, permettant au milliardaire de récupérer ses avoirs et d’obtenir à nouveau une licence pour mener ses activités aux Etats-Unis.
La situation a rapidement été dénoncée par plusieurs organisations comme l’ONG anticorruption The Sentry. Après avoir milité pour réinstaurer les mesures, elle s’est félicitée de la nouvelle décision du département d’Etat américain.
« Le partenariat corrompu de Dan Gertler avec l’ancien président Joseph Kabila a coûté cher à la RDC en termes de ressources perdues […]. Le rétablissement des sanctions va permettre de relancer les efforts congolais et américains de lutte contre la corruption », a commenté John Prendergast, cofondateur de l’ONG.
Pour autant, il faut rappeler que certaines ONG dont Global Witness estiment que les mesures américaines n’ont pas empêché la poursuite des activités de Dan Gertler. Celui-ci aurait recours à des sociétés comme le camerounais Afriland afin de poursuivre l’exploitation des richesses du sous-sol congolais.
Emiliano Tossou