Les Forces armées sénégalaises, maliennes et mauritaniennes, qui veulent mieux prendre en charge la sécurité transfrontalière, sont dans une synergie d’actions pour asseoir leur rôle de sentinelle.
Le contexte sous-régional ouest-africain est marqué par la permanence de menaces et d’actes terroristes. Les Forces armées sénégalaises, maliennes et mauritaniennes sont en première ligne pour assurer la sécurité transfrontalière. Tambacounda, qui est devenue le quartier général de l’Armée qui y organise la plupart de ses manœuvres, a été le centre de commandement militaire du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie pour réfléchir sur la problématique des menaces transnationales avec la présence des patrons des régions militaires de Sélibabi (Mauritanie), de Kayes (Mali) et de Tambacounda.
Au cœur des débats, il y a la sécurité des populations et de leurs biens au niveau des frontières et la question du terrorisme. Selon le colonel Boubacar Touré, commandant la zone militaire N⁰4, «l’activité qui met autour d’une table les différentes autorités militaires des trois pays, témoigne de la volonté des plus hautes autorités de ces pays de faire des zones frontalières, des espaces de paix et de développement au profit des communautés qui y vivent».
Il ajoute : «Cette rencontre est une continuation d’une dynamique longtemps enclenchée par nos devanciers. Et c’est pourquoi, elle s’inscrit dans cette même optique de coopération. L’objectif est d’arriver à une intégration sous-régionale forte.» Il y a encore des efforts à faire. «Et cela passe par une sécurité transfrontalière assurée qui en est la réussite. Ce qui illustre parfaitement ces actions de coopération qui se mènent. Au-delà nos structures respectives, nous travaillerons à faire de nos frontières, des traits d’union et des passerelles d’intégration économique sous-régionale», poursuit le patron de la zone militaire Sud-est. En écho, le commandant la 4ème zone de Kayes, colonel Salif Konaré, surligne les urgences de l’heure. «Cette rencontre est pertinente.
Elle nous a permis une meilleure gestion commune de nos frontières. Et mieux, la coopération a permis de prendre en compte efficacement les défis sécuritaires sur toute la frange frontalière.»
Dans ce sillage, le gouverneur adjoint chargé des questions de développement de Tamba encourage les armées à poursuivre : «Vous êtes les seuls à pouvoir lutter efficacement contre les défis sécuritaires majeurs qui interpellent les pays car, disposant de la puissance coercitive de combat mais aussi des capacités de développer des synergies communes cohérentes afin de trouver les solutions idoines face à la complexité des enjeux sécuritaires et séculaires. Vous n’êtes pas sans savoir que le continent vit l’une de ses plus graves crises à cause du terrorisme.» D’après lui, «de pareilles initiatives permettront de mieux faire face car, elles permettent une prise en compte beaucoup plus globale des menaces transfrontalières en vue d’une meilleure sécurisation de ces zones qui doivent servir de trait d’union entre nos peuples au lieu d’être des barrières».