Depuis un certain temps, la population de Fandène vit un ras-le-bol par rapport à la question de l’eau. Par ce post, nous comptons porter la voix des femmes et hommes de cette localité pour que les sourds puissent enfin entendre l’agonie du peuple qui leur a confié leur espoir, surtout aux femmes à qui nous rendons un énorme hommage.
D’abord, il convient de rétablir le contexte historique de la situation actuelle pour permettre à quiconque de comprendre et d’agir en connaissance de cause, car il y a beaucoup de mensonges visant à berner la population.
· Avant 2014, nous avions un mode de gestion communautaire par les usagers des forages. L’OFOR (Office des Forages Ruraux) avait mis en place les ASUFOR (Associations des Usagers des Forages), Paddé a connu cette époque. Les limites de cette approche a été la nébuleuse autour de la gestion des recettes de l’eau, des prix au m3 non contrôlé, un manque de professionnalisme dans la gestion, etc. Malgré tout, elle permettait aux populations de décider et de former le collectif de gestion, en choisissant librement ses eacteurs.
· Après 2014, avec l’acte 3 de la décentralisation, l’Etat a opté pour une privatisation de la gestion des forages, par ce que l’on appelle les DSP, Délégation de Service Public. Un appel d’offre international a été lancé et le groupement AQUATECH/MUNIF GROUP (entreprise canadienne et entreprise sénégalaise) a gagné le lot de THIES et DIOURBEL.
Donc la population a perdu tout contrôle dans la gestion des forages, la société d’exploitation assurant la production, le stockage, la distribution et la vente de l’eau (facturation et recouvrement), mais aussi une partie de l’entretien et la maintenance du parc selon des conditions fixées avec l’Etat. Dans ce processus, la population a été mise devant le fait accompli et son avis n’a aucune importance vu que le marché était déjà octroyé à AQUATECH.
Cette société dispose de 10 ans d’exploitation du réseau des forages qu’elle a délégation de gérer, donc autant avoir le courage de dire à la population que votre seule solution c’est KMS3, ce qui est un aveu d’échec, mais aussi d’humilité et d’honnêteté. Mais au lieu de cela, on note des tentatives de culpabiliser de braves dames, de braves hommes face à des choix politiques supérieurs en fuyant vos responsabilités inférieures, même indirectes.
Les populations de Paddé ne sont en rien responsables de cette situation de pénurie d’eau, comme tentent de l’avancer certaines langues déliées. Nous le redisons ici, les choix de l’Etat et de l’autorité locale sont les seuls responsables des maux actuels. Nous ne laisserons pas faire, les explications ubuesques et rocambolesques ne peuvent plus suffire. Nous osons croire que vous ne comptez pas accompagner les popualtions dans cette souffrance jusqu’à 2025 et le choix d’un autre exploitant…
Il faut des mesures immédiates, nous ne parlons pas de quémander de l’eau chez l’exploitant agricole étranger (son cas sera traité plus tard) ou de faire venir des citernes d’eau.
Car, que vous le vouliez ou non, la responsabilité de la Mairie de Fandène doublement : elle représente l’Etat et elle porte la voix de tous les citoyens de Fandène. Mais sa responsabilité est aussi engagée par son manque de maitrise en termes de planification et d’anticipation.
Des solutions s’offrent à vous et nous vous les donnons gratuitement sans rien attendre en retour :
– Dans le contrat d’exploitation, il est stipulé que l’exploitatn doit garantir de l’eau en quantité et en qualité. S’il manque à ses engagements, un système de pénalités doit lui être imposé. Il doit ainsi prendre en charge les frais d’approvisionnement par un autre moyen que vous jugerez adéquat et sécure pour le confort de la population.
– Ces manquements répétés doivent pouvoir motiver une saisine en justice pour mettre un terme à ce contrat et placer Fandène en statut particulier (retour au système communautaire par exemple) ou trouver un autre exploitant dans les meilleurs délais. C’est une occasion également pour justifier le raccordement de Paddé au réseau SDE, déjà présent, sans attendre.
Il est inconcevable aujourd’hui que la population de Paddé, vivant en zone rurale et où l’indice de pauvreté frise les 57%, puisse payer les services de l’eau plus chers avec une qualité médiocre et une disponibilité incertaine et hasardeuse. Il l’est d’autant plus insupportable, lorsque les autorités n’emploient pas la méthode forte pour les défendre et soulager leurs souffrances, c’est juste révoltant.
La société civile de Paddé emploiera les moyens constitutionnellement à sa disposition pour pousser les autorités locales à plus de rigueur et à sortir d’une pusillanimité qui n’est plus d’actualité au Sénégal.
Fandène Prospective