Pendant que les manifestations se poursuivent dans la capitale et dans d’autres villes, la situation sécuritaire au Niger inquiète dans la sous-région. Le pays qui fait déjà face aux attaques djihadistes, pourrait sombrer alors que le tableau d’une crise post-électorale se dessine de plus en plus.
L’Organisation des Nations unies (ONU) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont dans un communiqué conjoint publié, le jeudi 25 février 2021, condamné les violences survenues au Niger à la suite de l’annonce des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle du 21 février.
Les deux institutions invitent les parties prenantes « à se conformer aux dispositions légales qui garantissent le déroulement pacifique du processus électoral, notamment, celles relatives aux procédures de règlement des contentieux électoraux, et les encouragent à œuvrer ensemble afin de conduire le processus électoral à son terme ».
Depuis l’annonce de la victoire de Mohamed Bazoum avec 55,75% des voix par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des manifestants de l’opposition sont descendus dans les rues de la capitale, Niamey, et dans d’autres grandes villes du pays. Au jeudi 25 février, le bilan des manifestations s’élevait à deux morts, d’après Alkache Alhada, ministre de l’Intérieur qui a annoncé par la même occasion, l’arrestation de 468 personnes parmi lesquelles des hommes politiques.
Les manifestations en cours au Niger pourraient également fragiliser la stabilité de la sous-région, alors que le Sahel en général connaît déjà la menace terroriste.
Pour le gouvernement, les manifestations sont l’œuvre de l’opposant Hama Amadou. D’après le membre du gouvernement, celui-ci avait juré de prendre le pouvoir « même par la force » alors qu’il n’avait pas été admis à la course au fauteuil présidentiel à cause d’une condamnation en justice. Hama Amadou serait actuellement recherché par les forces de l’ordre.
Pourtant, ce scrutin avait été déclaré historique, car devant permettre au Niger de vivre la première transition à travers les urnes. Une équation qui devient de plus en plus menacée alors que les échanges violents se poursuivent entre les manifestants et les forces de défense.
Vanessa Ngono Atangana