Les manifestations dans le pays prennent à la fois un tour plus répressif et plus chaotique. La police birmane a violemment réprimé les rassemblements dans plusieurs villes du pays ,ce samedi 27 février, et une femme a été blessée par balle, rapportent les services ambulanciers et des médias locaux.
Face aux nouvelles manifestations ce samedi, la police avait été massivement déployée pour les empêcher à Rangoun et dans d’autres villes du pays. Près du carrefour de Hledan, des grenades assourdissantes ont été tirées, selon l’AFP. Les forces de l’ordre ont arrêté les personnes qui commençaient à se rassembler dans les lieux de contestation habituels. Plusieurs journalistes et plus de 140 protestataires ont été interpellés.
À Monwya, une ville du centre du pays, une femme a été blessée par balle par la police, ont annoncé les services hospitaliers. Trois médias birmans avaient auparavant rapporté qu’elle avait succombé à ses blessures. Un habitant de Monwya contacté par l’agence Reuters avait auparavant déclaré que les forces de l’ordre utilisaient des canons à eau pour repousser les manifestants.
« Que fait la police ? Elle protège un dictateur fou », scandaient les manifestants. Des centaines de membres de l’ethnie Môn s’étaient rassemblés pour commémorer leur fête nationale, rejoints par d’autres groupes ethniques protestant contre le coup d’État. Les manifestants, pour beaucoup munis de masques à gaz, casques et boucliers de fortune, sont partis construire des barricades dans les petites rues alentour.
Scènes chaotiques
Les reporters locaux ont diffusé des scènes chaotiques en direct sur Facebook, y compris les moments où les coups de feu ont retenti. Au moins 15 personnes ont été arrêtées, a confirmé la police.
Trois journalistes figurent parmi les personnes arrêtées. Parmi eux, un photographe de l’agence américaine Associated Press ainsi qu’un vidéaste et un photographe de deux agences birmanes, Myanmar Now et Myanmar Pressphoto.
5 morts et 770 arrestations depuis le coup d’État
Depuis le coup d’État, quatre personnes ont perdu la vie pendant des manifestations, une autre est morte au cours d’une patrouille nocturne. De son côté, l’armée a signalé qu’au moins un policier avait été tué.